Yaoundé est sur les dents depuis l’attentat-suicide survenu samedi 25 juillet dans la ville de Maroua, dans le nord du Cameroun. L’attaque dont est à l’origine une adolescente de 12 ans a fait 21 morts et près de 80 blessés, quelques jours après un autre attentat sanglant dans la même ville le 22 juillet qui a tué 13 personnes.
Les attentats ont été attribués au groupe terroriste de Boko Haram, qui sévit au Nigéria. En réponse, les autorités ont décidé, dimanche 27 juillet, de fermer toutes les mosquées, les écoles et centres islamiques présents dans l’extrême nord du Cameroun pour une durée indéterminée. Une décision qui a ému les musulmans de ce pays à majorité chrétienne, craignant plus que jamais les conséquences de cet amalgame avec les terroristes.
Après les attaques à Maroua, une série de mesures fortes ont été lancées en signe de fermeté de l’État contre le terrorisme, parmi lesquelles la fermeture de commerces à partir de 18h, l’instauration d’un couvre-feu dès 19h et l’interdiction de circulation des motos la nuit.
Comme ses voisins tchadiens ou congolais, l’interdiction du voile intégral (niqab) a été étendue dans certaines régions du Cameroun. Le niqab avait déjà été interdit dans l’extrême nord du pays après un attentat le 12 juillet à Fotokol.
C’est dans cette ville que les terroristes de Boko Haram ont semé la terreur en février dernier en réponse à l’engagement du Cameroun contre eux. Environ 80 personnes, sans distinction de religion, avaient été tuées au cours d’une attaque durant laquelle la grande mosquée avait été incendiée. Une trentaine de fidèles qui y priaient ont été assassinés de même que l’imam. Autant dire que la décision des autorités de fermer des lieux de culte ou d’en restreindre l’accès au nom de la lutte contre le terrorisme passe mal auprès des musulmans.
Saphirnews