Si elle finit par voir le jour, la construction de la mosquée de Fréjus n’aura pas été un long fleuve tranquille. Var Matin a fait savoir le 17 octobre que David Rachline, le sénateur-maire FN de la ville, pourrait bientôt prendre un arrêté exigeant l’arrêt du chantier de la mosquée, dont le gros œuvre est presque achevé.
L’élu frontiste en avait fait un des symboles de sa campagne des élections municipales. Le référendum promis sur la poursuite du projet n’a pas eu lieu mais la municipalité FN n’est pas restée inactive pour autant. « Ce que l’on a fait réaliser pendant tout ce temps, c’est une analyse pointue de la situation par nos avocats », a expliqué Richard Sert, le premier adjoint du maire FN.
« Leurs conclusions sont sans appel : pour eux, le permis initial délivré en avril 2011 (par la municipalité UMP de l’époque, ndlr) est caduc. En effet, les travaux n’avaient pas débuté deux ans plus tard, à la date butoir d’avril 2013 », assure le premier adjoint du maire. La municipalité FN a envoyé une lettre recommandée à l’association El-Fath, qui gère la construction de la mosquée « pour lui demander ses observations sur notre analyse ». « Dès que nous l’aurons reçue, selon sa teneur, nous serons amenés à prendre un arrêté constatant la caducité du permis et donc exigeant l’arrêt des travaux », poursuit Richard Sert.
Mais d’après un membre de l’ancienne équipe municipale UMP, la « caducité » du permis ne serait pas fondée. Celle-ci serait « fondée sur l’absence de commencement des travaux dans les deux ans à partir de la notification du permis de construire originel. Or, l’association El-Fath a mandaté un huissier pour constater le début de ces travaux, ce qu’il a fait dans un procès-verbal en date du 5 avril 2013 », explique Francis Tosi, le bras droit de l’ancien maire, Elie Brun. Un argument balayé par Richard Sert. Selon lui, les constructions engagées n’étaient pas des « travaux significatifs ». La suite au prochain épisode.
Saphirnews