A ceux qui en doutaient encore par incrédulité ou naïveté excessives, le FN désormais au pouvoir dans 14 municipalités de la douce France vient, en l’espace de quelques jours, de donner des gages de sa préférence nationale, ou plutôt locale, martiale, islamophobe et xénophobe qui peine à dissimuler son impéritie et la vacuité vertigineuse de son programme.
On le pressentait et Marine Le Pen, la tornade blonde qui promet une « Révolution Bleu Marine » dans un Hexagone qui broie du noir, l’a récemment confirmé de manière fracassante : les lendemains qui chantent seront placés sous le signe funeste du diviser pour mieux régner, à l’image de sa piteuse carte maîtresse abattue en faisant trembler les tables des cantines scolaires, à savoir la fin des menus de substitution au porc. En d’autres termes Sus au Halal à l’école, et tant pis pour le casher !
Avec une telle muse pour inspirer la nouvelle génération de l’extrême droite française, revigorée et en ordre de bataille, l’émergence d’un Fabien Engelmann, ancien membre de l’extrême gauche, passé par le syndicalisme (CGT) avant de bifurquer vers le FN, propulsé à 34 ans dans le fauteuil de premier magistrat de la cité d’Hayange, en Moselle, et auteur d’un brûlot ordurier contre l’islam, était hélas très prévisible.
A peine intronisé maire, et déjà à pied d’œuvre pour livrer les musulmans à la vindicte, Fabien Engelmann, le pyromane indigne de son mandat, vomit sur l’islam dans un livre édité, ô Surprise, par Riposte Laïque… Déclarant « L’islam me fait peur, j’ai lu le Coran et ce livre me fait peur », ce dernier fustige avec véhémence « un dogme mahométan très offensif, dangereux pour la démocratie, pour les droits des femmes et pour nos libertés individuelles« , ainsi que « son idéologie sectaire, figée dans son passé« , tout en reprenant à son compte la comparaison nauséeuse avec le nazisme, largement banalisée par sa grande inspiratrice et présidente qui ne peut décemment pas renier un si bon petit soldat…
Le réquisitoire anti-islam de l’édile néo-colonialiste sonne également la charge contre l’Algérie et les immigrés algériens, en attisant une nostalgie de l’Algérie française hautement inflammable et irresponsable : « Issu d’une famille pied noir, je ne peux m’empêcher de rappeler encore et toujours que l’Algérie doit tout à la France.« Et d’enfoncer le clou : « Avant la colonisation, l’Algérie n’était qu’un désert sans peuple défini. Et aujourd’hui certains d’entre eux trouvent encore le moyen de venir dans notre pays quémander toujours plus de générosité, dans cette France qu’ils haïssent et sur laquelle ils crachent. Ils nous reprochent une colonisation qui les a enrichis et dans laquelle ils auraient dû normalement prospérer s’ils s’en étaient donnés la peine ».
Mortifiés, les administrés musulmans d’Hayange tentent de dépasser l’effarement des premiers instants et envisagent sérieusement de porter plainte si, d’aventure, leur nouveau maire, Fabien Engelmann, récidivait. Un maire en croisade, qui a pris possession de son nouveau fief en enfourchant son fougueux destrier, et dont on peut être assuré qu’il hissera haut les couleurs du nationalisme revanchard et inepte sur son hôtel de ville.
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