Le minaret de la mosquée des Omeyyades à Alep a été détruit

Le minaret de la mosquée des Omeyyades, qui se situe dans la vieille ville d’Alep (nord-ouest du pays), s’est effondré mercredi 24 avril. Rebelles et régime s’accusent mutuellement de l’avoir détruit. Le 28 février, les rebelles se sont emparés de cette mosquée après le retrait de l’armée loyaliste.

La mosquée avait déjà subi d’importants dommages en octobre 2012, à la suite de combats entre rebelles et soldats. Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco, avait alors exprimé son inquiétude sur les destructions infligées au patrimoine de la ville. « La Citadelle (datant de la période mamelouk)e a été touchée en juillet et les souks dix jours plus tard, et la mosquée des Omeyyades, cœur de la vie religieuse de la ville, l’une des plus belles mosquées dans le monde musulman, a été endommagée, sans que nous ne sachions l’étendue des dégâts ». En février d’autres destructions concernant la mosquée étaient rapportées.

Des reliques, appartenant selon la tradition au prophète Mohammed, trois cheveux et un fragment de dent, avaient alors été subtilisées. Outre l’architecture superbe des lieux, ces reliques étaient l’une des principales attractions du lieu saint.

Le minaret était d’origine

La Grande mosquée (Jami’a Zakariyyeh) des Omeyyades d’Alep est la copie conforme de celle de Damas. Il ne restait plus rien de l’édifice originel érigé du temps des Omeyyades, en 715 par le calife al-Walid, et agrandie par ses successeurs. La majorité du bâtiment d’aujourd’hui date de la période mamelouke. Seul le minaret de 45 mètres de haut, érigé entre 1090 et 1092, était d’origine.

Le minaret abritait une chair en bois sculpté (Minbar) du XVe  siècle et une relique qui passait pour être la tête de Zacharie, père de Jean-Baptiste, qui a donné son nom à la mosquée.

Les souks d’Alep, classés au patrimoine de l’Unesco, ont été détruits aussi en octobre par un incendie, à la suite des bombardements. L’Unesco avertissait que le bâtiment de Saint Siméon le stylite, situé en dehors d’Alep, aurait été aussi touché lors des combats.

La vieille ville d’Alep a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial en 1986, en reconnaissance de ses « rares et authentiques styles architecturaux arabes » et de « son témoignage au développement culturel, social et technologique de la ville durant la période mamelouke ». La vieille ville est l’un de six sites syriens inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco.

 

Source : La Croix

 

 

F. Achouri

Sociologue.

Nos services s'adressent notamment aux organisations publiques et privées désireuses de mieux comprendre leur environnement.

Articles recommandés