Le pape alerte sur la situation humanitaire des enfants migrants

Le pape François a adressé une lettre lue lors de l’ouverture d’un colloque sur la migration internationale organisée par le ministère des affaires étrangères américain.

 

Les évêques américains et mexicains militent activement pour un assouplissement de la loi sur l’immigration.

Le pape François a lancé une alerte sur « l’urgence humanitaire » représentée par les enfants migrants vers les États-Unis et a appelé à les protéger et les accueillir, dans une lettre lue lundi 14 juillet à Mexico. 31 mai 2014 : Le pape François dirige une audience spéciale avec des enfants des écoles élémentai...

« Je voudrais attirer l’attention sur les dizaines de milliers d’enfants qui migrent seuls sans accompagnateur pour échapper à la pauvreté et à la violence (…) Une telle urgence humanitaire exige comme première mesure d’urgence d’accueillir et de protéger ces mineurs comme il se doit », déclare le pape dans cette lettre lue par Mgr Christophe Pierre, nonce apostolique au Mexique.

Le nonce a lu ce message, daté du 11 juillet, à l’ouverture d’un colloque organisé par le Mexique et le Vatican sur le phénomène de la migration internationale et du développement, à laquelle assiste le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican.

Les évêques américains, et leurs homologues mexicains, sont très investis sur cette question des mineurs migrants. Ils militent activement auprès du Congrès pour un assouplissement de la loi sur l’immigration. L’Osservatore Romano, le quotidien édité par le Saint-Siège, avait quant à lui dénoncé dans son éditorial du mercredi 24 juin l’exploitation de ces jeunes migrants par des passeurs.

« Un visage d’enfant »

Dans son message, le pape François insiste sur les dangers qu’affrontent les enfants migrants qui, de plus en plus nombreux, voyagent seuls d’Amérique centrale et du Mexique vers les États-Unis.

« C’est une catégorie de migrants qui venant d’Amérique centrale et du Mexique même, traversent la frontière avec les États-Unis dans des conditions extrêmes, à la poursuite d’un espoir qui, la plupart du temps, se révèle vain », écrit le pape.

Le souverain pontife réclame « l’attention de la communauté internationale devant ce défi » et des mesures de la part des pays impliqués.

Selon lui, il est nécessaire que se mettent en place « des politiques d’information sur les dangers du voyage et de promotion du développement dans leurs pays d’origine ».

Pendant le séminaire de Mexico, le cardinal Pietro Parolin a souligné que par eux-mêmes, aucun État ni institution ne disposent des moyens pour trouver une solution au problème. Il a réclamé que « soient mis en place de manière urgente des stratégies communes au niveau sous-régional, régional et mondial incluant tous les secteurs de la société ».

Pour le ministre mexicain des affaires étrangères, José Antonio Meade, le problème de la migration vers les États-Unis est d’autant plus important qu’il « a maintenant un visage d’enfant et cela oblige à une réflexion toujours plus profonde et dans des délais moindres ».

57 000 mineurs interceptés

Depuis octobre dernier, 57 000 mineurs ont été interceptés à la frontière sud des États-Unis. Ces enfants et adolescents avaient passé la frontière clandestinement et sans être accompagnés par des adultes.

Ce phénomène a conduit le gouvernement américain à demander au Congrès un budget spécial de 3,7 milliards de dollars. En demandant ces fonds, le président Barack Obama a lui même demandé aux familles d’Amérique centrale de ne pas envoyer leurs enfants clandestinement aux États-Unis, soulignant qu’ils couraient un risque et avertissant qu’ils ne pourraient pas rester dans le pays.

Les autorités migratoires du Mexique ont localisé environ 8 000 enfants migrants au cours des cinq premiers mois de 2014, une moyenne quotidienne de 53 par jour – le double de la moyenne enregistrée en 2013. Plus de la moitié de ces enfants voyageaient seuls.

Le Mexique est la porte d’entrée vers les États-Unis. Sur leur territoire, les migrants sont exposés à de nombreuses menaces, comme les vols ou les enlèvements de la part du crime organisé, ou des abus de la part des autorités migratoires.

 

La Croix

 

F. Achouri

Sociologue.

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