Le pape François a célébré dimanche 28 juillet la messe de clôture des JMJ, en demandant aux jeunes d’aller porter l’Évangile jusqu’aux périphéries de notre société.
« Où nous envoie Jésus ? Il n’y a pas de frontières, il n’y a pas de limites : il nous envoie à tous. » Reprenant la métaphore des frontières qu’il aime utiliser, le pape François a demandé aux jeunes d’aller porter l’Évangile dans le monde, dimanche, lors de la messe de clôture des JMJ de Rio. Devant une assemblée de plus de trois millions de personnes, selon le maire de la ville Eduardo Paes « un record historique sur la plage », il a de nouveau enjoint les fidèles à aller jusqu’aux « périphéries existentielles, également à celui qui semble plus loin, plus indifférent ». Dans une ambiance de finale de Coupe du monde, les jeunes ont accueilli le pape, le dimanche matin, après avoir passé la nuit sur le sable. Devant le podium où le pape François a célébré la messe, les jeunes ont déployé un immense drapeau blanc à l’effigie du pape au-dessus de leur tête. Ils voulaient qu’il soit visible de l’hélicoptère qui a amené le pape au Fort de Copacabana.
« Le Pape compte sur vous ! » leur a-t-il lancé, en conclusion de son homélie, sous des tonnerres d’applaudissements.
« Importance de la solidarité »
Auparavant, le pape avait parcouru en jeep ouverte les 3 km qui séparent le Fort de Copacabana du podium en s’arrêtant souvent pour embrasser des enfants et donner sa bénédiction aux fidèles. Il a bu du maté (thé local) qu’on lui tendait.
Le pape François, qui n’accorde jamais d’interview, a parlé pendant quelques minutes dimanche à la radio de l’archevêché de Rio de Janeiro, Radio Catedral, en espagnol. Il a souligné combien « la famille » était « importante, nécessaire, pour la survie de l’humanité ».
Il a aussi insisté une nouvelle fois sur l’importance de la « solidarité », déplorant que ce mot « qui ne plaît pas » soit bien souvent « mis de côté ».
À la messe, 60 cardinaux, 1 500 évêques et 11 000 prêtres étaient présents, selon le Vatican.
Samedi soir, lors de la veillée, il avait invité les jeunes catholiques à suivre les pas de Jésus en s’engageant sur le terrain social et politique pour « changer le monde ».
« Ne restez pas au balcon de la vie »
En pleine nuit, Copacabana s’est mis à ressembler à un immense dortoir à ciel ouvert. La plage était tellement remplie que des milliers de pèlerins dormaient sur la chaussée, les trottoirs, serrés côte à côte dans des duvets ou des couvertures.
« Les jeunes dans les rues veulent être les acteurs du changement. S’il vous plaît ne laissez pas les autres devenir les acteurs du changement. (…) Ne restez pas au balcon de la vie, Jésus n’y est pas resté. Il s’y est engagé ! Engagez-vous-y comme l’a fait Jésus », avait lancé quelques heures plus tôt le pape aux pèlerins.
Cette invitation a pris une résonance particulière au Brésil, où la jeunesse s’est révoltée en juin pour réclamer une amélioration des services publics (transports, éducation, santé) et crier son exaspération de la corruption et de la classe politique.
Le pape avait déjà incité cette semaine les jeunes catholiques à mettre un peu de « pagaille » pour sortir l’Église de sa torpeur.
Dans un important discours aux évêques brésiliens, samedi 28 juillet, le pape avait exhorté l’Église à ne pas s’éloigner de la simplicité : sans la simplicité, l’Église se prive des conditions qui rendent possible le fait de « pêcher » Dieu dans les eaux profondes de son Mystère.
Dimanche tard dans la nuit, le pape devrait s’envoler dans la soirée pour Rome, achevant ainsi le premier voyage à l’étranger de son pontificat au cours duquel il a fait preuve à 76 ans d’une énergie débordante.
Source : La Croix