Cordonné par le cardinal Allemand Reinhard Marx (photo ci-dessous), il est composé presque à part égales de cardinaux et de laïcs et compte deux Français.
Un Conseil pour l’économie au Vatican présidé par un cardinal nommé Marx, cela ne s’invente pas. Mais l’archevêque de Munich, 60 ans, joue volontiers de son nom et est connu pour son appétence en matière économique. Il a d’ailleurs publié en 2008 un ouvrage titre Le Capital.
Le pape François lui a confié la coordination de ce nouvel organe, dont la composition complète a été annoncée samedi par le Saint-Siège. Comme prévu par le motu proprio réformant la gouvernance économique du Saint-Siège, ce conseil comprend quinze membres, huit cardinaux et sept laïcs, des diverses parties du monde pour limiter l’emprise italienne.
Avec la mise en place de ce conseil le pape poursuit sa réforme de la Curie, dont la création le 24 février dernier d’un Secrétariat pour l’économie, dirigé par le cardinal australien George Pell, fut un premier pilier. Les relations précises entre les deux nouvelles institutions seront précisées ultérieurement mais, comme l’a précisé dès samedi le P. Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le nouveau conseil pour l’économie « est un organisme qui aura sa propre autorité et ne sera pas un simple organe consultatif pour le Secrétariat ».
Deux Français : le cardinal Ricard et Jean-Baptiste de Franssu
Parmi les quinze nommés par le pape siégeront deux Français : le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux, et Jean-Baptiste de Franssu, consultant en fusions-acquisitions et expert en gestion d’actifs, qui figurait déjà parmi les membres de la commission référente d’experts créée le pape l’été dernier pour auditer les structures économiques et administratives du Vatican, et qui est désormais dissoute.
Les autres cardinaux viennent des quatre continents et siégeaient déjà presque tous à un autre conseil de cardinaux sur les affaires économiques : l’Américain Daniel DiNardo (Houston), le Sud-africain Wilfrid Napier (Durban), le Mexicain Norberto Rivera Carrera (Mexico), le Péruvien Cipriani Thorne (Lima), le Hongkongais John Tong Hon et l’Italien Agostino Vallini (Rome).
L’éclatement géographique des sept laïcs est moins large. Le pape a nommé le Maltais Joseph Zahra, « vice-coordonnateur » du nouveau conseil : il présidait auparavant la commission d’experts. Siègent aussi l’Américano-canadien John Kyle, collaborant avec le Saint-Siège depuis 2005, l’expert espagnol en comptabilité et spécialiste des PME Enrique Llano Cueto, l’expert allemand en assurances Jochen Messemer, l’Italien Francesco Vermiglio, autre expert en comptabilité et spécialisé dans la responsabilité sociale des entreprises, et un ancien ministre des finances de Singapour, George Yeo.
Aucune laïque ne figure dans ce conseil pourtant nommé le 8 mars (journée de la femme) bien que le pape François et son entourage ne cessent de déclarer la nécessité de promouvoir des femmes à des postes de responsabilité au Saint-Siège.
La Croix