Des dizaines de milliers de chrétiens orthodoxes ont participé à la traditionnelle cérémonie du « feu sacré » de la Pâque orthodoxe samedi 4 ami dans la basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem, où les évangiles situent la crucifixion du Christ, sa mise au tombeau et sa résurrection.
Des milliers de policiers étaient mobilisés. Les forces de sécurité israéliennes avaient installé des dizaines de points de contrôle et barrières dans la Vieille ville, dans le secteur à majorité arabe de la Ville sainte occupé et annexé par Israël, forçant les croyants à faire la queue des heures durant.
L’Organisation de libération de la Palestine (OLP), par la voix de son responsable pour les affaires religieuses, Hanna Amireh, a dénoncé la répression israélienne contre les chrétiens palestiniens. « Non seulement Israël a isolé notre capitale occupée du reste du pays (…) mais même les Palestiniens de Jérusalem ont été battus quand ils ont tenté d’approcher l’église du Saint-Sépulcre », a-t-il déploré dans un communiqué.
Une visite organisée par des associations chrétiennes palestiniennes avec des diplomates étrangers et le gouverneur palestinien de Jérusalem, Adnane Husseini, a été interrompue par les forces de l’ordre israéliennes qui ont empêché le groupe d’entrer dan la Vieille ville, selon l’OLP. « Même les prières sont devenues un acte de résistance », a observé Hanna Amireh.
RITE MILLÉNAIRE
Moment fort du christianisme oriental, le rite a été suivi dans une église bondée, prise d’assaut comme chaque année, par des pèlerins d’Europe de l’Est mais aussi de la communauté arabe orthodoxe de Terre sainte. Comme le veut la tradition, qui remonte au moins au 4e siècle, le patriarche orthodoxe grec, Theophilos III, est sorti de la basilique, porteur d’un cierge allumé, sous les cris de « Axios » (« Il est digne »). Au milieu de la liesse populaire, les fidèles se sont pressés pour recueillir la flamme qui, transmise de cierge en cierge, a parcouru les ruelles de la Vieille ville.
Le « feu sacré » ou « feu nouveau » devait être ensuite porté en procession à Bethléem (Cisjordanie), lieu de naissance de Jésus d’après la tradition, tandis qu’une autre flamme sera embarquée à bord d’un avion pour la Grèce et les pays orthodoxes. La majorité des chrétiens de Terre sainte est de rite grec-orthodoxe.
Le Saint-Sépulcre est géré par six Églises chrétiennes, les Grecs orthodoxes, les Catholiques de rite latin, les Arméniens apostoliques, les Coptes égyptiens, les Syriaques orthodoxes et les Éthiopiens orthodoxes. Chacune des Églises contrôle une partie soigneusement délimitée du bâtiment.
Les Pâques de rite latin (catholique) ont été célébrées le 31 mars à Jérusalem et Bethléem, suivant le calendrier grégorien. Mais dans un souci œcuménique, les autres catholiques de Terre sainte, notamment à Nazareth (nord d’Israël), marquent cette année, pour la première fois, la fête pascale à la même date que les orthodoxes.
Le Monde.fr