Les démolitions punitives de maisons par Israël dénoncée par Human Rights Watch

Human Rights Watch a dénoncé, samedi 22 novembre, les destructions des habitations familiales des auteurs présumés d’attentats palestiniens et a appelé Israël à suspendre cette pratique. « Israël devrait imposer un moratoire immédiat sur sa politique de démolition de maisons des familles des Palestiniens suspectés de mener des attaques contre les Israéliens », affirme l’ONG basée à New York.

Les responsables israéliens affirment qu’il s’agit d’un « moyen de dissuasion », alors qu’en réalité ces destructions punissent « délibérément et illégalement » des gens qui n’ont rien commis de répréhensible, explique HRW. Quand cette politique est menée dans des territoires occupés, « cela revient à une punition collective, un crime de guerre », poursuit l’organisation.

En 2014, les autorités israéliennes ont détruit ou scellé au moins cinq maisons de Palestiniens suspectés d’avoir tuer des Israéliens, « laissant des dizaines de personnes sans-abris ». Après l’attaque d’une synagogue à Jérusalem, le 18 novembre dernier, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a « ordonné la démolition des maisons » des deux auteurs de l’attentat, qui a causé la mort de cinq civils. Il a qualifié les deux hommes « d’animaux humains », rappelle HRW.

« Les démolitions punitives sont manifestement illégales », déclare Joe Stork, un responsable de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de HRW. « Israël devrait poursuivre, reconnaître coupable et punir les criminels » et non pas faire acte de « destruction vengeresse qui nuit à des familles entières », poursuit-il. Des responsables israéliens ont fait valoir que les familles palestiniennes ont 48 heures pour s’opposer à des ordres de démolition punitive. Mais, selon HRW, la justice israélienne refuserait d’appliquer cette loi.

L’ONG rappelle qu’Israël s’était déjà livré à cette pratique controversée par le passé. Abandonnée en 1998, elle est réinstaurée au début de la 2e Intifada, en 2000. Entre 2001 et 2005, 664 maisons ont ainsi été détruites dans les territoires occupés, entraînant le déplacement de plus de 4 000 personnes selon le B’Tselem, une organisation israélienne de défense des droits de l’homme. Le ministère de la Défense avait ordonné l’arrêt de cette politique de démolitions, la jugeant inefficace.

 

Saphirnews

 

F. Achouri

Sociologue.

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