Les trois chantiers de l’Église de France selon Mgr Pontier

La pauvreté, l’écologie et la pastorale familiale sont les grandes priorités de l’Église de France pour l’année à venir.

 

Pour clore la session d’automne de la Conférence des évêques de France, son président, Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, a surtout évoqué, dimanche 9 novembre, trois dossiers dont doivent se saisir les diocèses dans l’année qui vient.

Premier d’entre eux : la solidarité. Le président de la Conférence des évêques de France (CEF) a rappelé le constat du rapport du Secours catholique rendu public la semaine dernière : « Les pauvres sont de plus en plus pauvres », « la solitude et l’isolement les rendent de moins en moins visibles ».

Ce constat, Mgr Pontier le lit comme un appel à la responsabilité collective. « Nous sommes tous concernés, l’État, les collectivités territoriales, les services sociaux, le tissu associatif et chacun de nous », a-t-il reconnu, avant d’appeler les communautés chrétiennes à « se renouveler dans les formes de proximité et d’engagement avec les plus pauvres », comme les y invite régulièrement le pape François, désireux de voir l’Église attentive « aux nouvelles formes de pauvreté et de fragilité ».

Lire le discours de Mgr Pontier, président de la Conférence des évêques de France

La réflexion sur l’écologie et la contribution à l’émergence de nouveaux modes de vie est le deuxième chantier proposé à l’Église de France par le président des évêques. C’est en effet à Paris que se tiendra fin 2015 la prochaine conférence internationale sur le climat et il n’est pas impossible que le pape François choisisse cette même période pour sa venue en France. Cet événement « invite à une mobilisation importante de nos diocèses puisqu’il [le pape] ne cesse de nous interpeller sur l’impact de cette ‘globalisation de l’indifférence et sur la culture de déchet’ que nous laissons s’installer dans notre économie et nos relations sociales », estime Mgr Pontier.

« Ces défis planétaires peuvent aussi être l’occasion d’une salutaire prise de conscience et devenir des opportunités pastorales pour inventer de nouveaux modes de vie », a-t-il souligné, rappelant au passage le travail publié il y a deux ans « Enjeux et défis écologiques pour l’avenir » qui invitait les communautés chrétiennes à se mobiliser et à s’engager.

Enfin, troisième chantier, les diocèses doivent poursuivre la réflexion sur la famille, dans la perspective du synode d’octobre 2015.« Le document issu du récent synode nous invite à purifier notre langage pour qu’il ne soit jamais blessant et à porter sur toute personne un regard d’espérance », rappelle l’archevêque de Marseille. L’Église doit « être une Église de la miséricorde et du réconfort, une Église qui accompagne, qui marche au pas de l’autre ».

À plus longue échéance, le président des évêques a évoqué aussi une réflexion sur le modèle de celle qui les avait conduits à publier en 1996, sous la plume de Mgr Claude Dagens, évêque d’Angoulême, une « Lettre aux catholiques de France » qui avait contribué au renouvellement de la pastorale dans de nombreux diocèses. Lors de la prochaine session de printemps, les évêques prendront une journée de ressourcement et de discernement, accompagnée par le P. François-Xavier Dumortier, jésuite français et recteur de l’Université grégorienne à Rome, pour définir « quels chemins privilégier pour la mission », notamment en matière de pastorale familiale.

 

La Croix

F. Achouri

Sociologue.

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