Ce sont ainsi 226 actes anti-musulmans qui ont été recensés auprès des services de police et de gendarmerie en 2013, comprenant 62 actions (+14 %) et 164 menaces (+10,1 %). La région la plus touchée demeure l’Ile-de-France avec 49 actes islamophobes signalés.
2013 marquée par des agressions de femmes voilées
« Il va de soi que ces chiffres ne reflètent pas la réalité, car nombreux sont les musulmans qui ne souhaitent pas porter plainte systématiquement lorsqu’ils sont victimes d’actes xénophobes, convaincus qu’il n’y aura aucune suite », rappelle l’instance. 29 plaintes ont d’ailleurs été déposées par l’Observatoire, « toutes classées sans suite en 2013 » par les parquets « sous prétexte que ceux qui ont commis ces infractions ou délits, ne sont pas identifiés ». Le CFCM, qui déclare ne plus porter plainte pour des courriers de menaces et d’insultes, avoue ainsi son impuissance à enrayer la montée des actes islamophobes, encouragée par la cyberhaine.
La gravité marquée par la banalisation
Face à ce phénomène, qui « ne peut être analysé ou traité hors du contexte global du racisme, de la discrimination », le CFCM en appelle à la classe politique « de ne plus se taire et de s’exprimer sur la question de l’islamophobie », aux médias « de dénoncer cette haine de l’autre qui porte atteinte au « vivre ensemble » et aux responsables des autres cultes de faire preuve de « plus de solidarité », conclut le rapport.
Le CCIF poursuit son chemin
« Il ne reste plus de leur part qu’à prendre sérieusement en compte toutes les formes de discriminations et à envisager, de manière égalitaire, les dispositifs visant à obtenir des résultats tangibles dans la lutte pour l’égalité », a-t-elle indiqué sur son site. Trente ans après la Marche contre le racisme, le chemin vers l’égalité demeure encore long.