L’Observatoire national contre l’islamophobie a fait paraître, mardi 28 octobre, son bilan des actes islamophobes pendant les neuf premiers mois de l’année 2014. Dégradation de mosquées, têtes de porc déposées devant les lieux de culte, envoi de courriers insultants, agressions physiques… L’instance du Conseil français du culte musulman (CFCM) a recensé 158 actes anti-musulmans, contre 110 actes à la même période de l’année 2013, progressant ainsi de 12,5 %.
Les menaces ont, quant à elle, chuté de 49,9 %, avec 118 enregistrées par l’Observatoire en 2014 contre 65 menaces en 2013. « Ces chiffres représentent uniquement les plaintes déposées dans les commissariats et les gendarmeries, mais ne reflètent pas la réalité, car nombreux sont les musulmans qui ne souhaitent pas porter plainte systématiquement lorsqu’ils sont victimes d’actes xénophobes, convaincus qu’il n’y aura aucune suite », rappelle le président de l’instance, Abdallah Zekri.
« Même l’Observatoire national contre l’islamophobie ne porte plus plainte suite aux courriers de menaces et d’insultes que reçoivent les dirigeants du CFCM, car ces plaintes sont toujours classées sans suite par les parquets, sous prétexte que ceux qui ont commis ces infractions ou délits ne sont pas identifiés », ajoute-t-il.
La cyberhaine, « à l’origine d’une propagation de mensonges envers les musulmans et l’islam », explose sur les réseaux sociaux. « Cette situation bénéficie d’un climat particulier où se mêlent allègrement la banalisation des propos racistes anti-Arabes, les invitations dans certains discours d’hommes politiques à s’en prendre aux musulmans sans distinction, l’inculture face aux questions de discrimination, la méconnaissance de faits historiques et une accoutumance à la violence des paroles et des actes », souligne-t-on.
Les hommes politiques sont appelés à « ne plus se taire », la presse à « dénoncer cette haine de l’autre qui porte atteinte au « vivre ensemble » » et les responsables des autres religions à faire preuve de « plus de solidarité ». « Il n’existe pas de discrimination plus ou moins grave, car, pour la victime, la discrimination est toujours synonyme de privation de dignité et d’humiliation inacceptable », conclut Abdallah Zekri.
Saphirnews