Les sœurs désireuses de faire des études supérieures après le baccalauréat sont face à un véritable acharnement quant à leur voile. Entre les propositions d’interdiction du foulard au sein des universités françaises et le zèle de certains professeurs qui se donnent d’ores et déjà le droit d’exclure des femmes voilées, ces dernières se voient stigmatisées et craignent pour la poursuite sereine de leur cursus universitaire. Or, pernicieusement et lentement se mettent en place des mesures pour bloquer l’accès aux études des femmes musulmanes qui soit dit en passant n’ont jamais posé de problème jusque là et sont souvent reconnues comme étant des élèves sérieuses et motivées.
On se souvient de l’affaire de l’école du barreau de Paris au cours de laquelle une jeune femme a été prise à partie par son professeur, Grégoire Lafarge, qui a refusé de dispenser son cours devant elle car elle portait le voile. L’homme, également avocat du vice-président du Front National Florian Philippot, s’était emporté et avait sombré dans une rage folle en se déshabillant tout en revendiquant la « religion du naturisme » devant ses étudiants abasourdis et réprobateurs devant un tel comportement.
A l’heure actuelle, aucune loi n’interdit l’accès à l’enseignement supérieur à cette jeune femme qui a pu continuer ses cours.
Pourtant triste rebondissement pour les étudiantes musulmanes. Le bulletin d’information du conseil de l’Ordre des avocats de Paris nous a été transmis par une lectrice d’Islam&Info et il stipule que ce conseil a voté une nouvelle mesure visant à interdire le port de signes religieux, communautaires et politiques avec le port de la robe, vêtement propre à la profession d’avocat et qui doit être revêtu dans des situations précises.
Le conseil souhaite également interdire le port de signes religieux distinctifs « pour les élèves-avocats lorsqu’ils sont en situation d’audience, à savoir dans le cadre des simulations d’audience, du petit serment et des stages en juridiction. »
Cependant, pour devenir avocat, à la fin de son apprentissage, l’élève est soumis à un ultime examen puis à un grand serment avec la robe d’avocat. Aussi, le petit serment est nécessaire à l’entrée dans une formation en droit ainsi que les situations de stages. De ce fait, les étudiantes en droit ne peuvent valider leur cursus, entrer dans une école de droit ou suivre la formation par les stages que si elles acceptent de retirer leur voile, ce qui n’avait jamais été le cas.
Le règlement intérieur du barreau de Paris (RIBP) se verra modifié afin de faire figurer cette modification législative.
Subrepticement, les portes de la réussite se ferment pour les étudiantes musulmanes. Les institutions étatiques souhaitent les cantonner à des niveaux inférieurs, sans possibilité d’accéder à des postes et fonctions qualifiés et qualifiants. Ces mesures sont inadmissibles pour la liberté de la femme française et son épanouissement professionnel et financier. A l’heure où les femmes en général ont acquis de nombreux droits et ne se battent plus pour des situations qui semblent anodines et normales, les femmes musulmanes sont obligées de se battre et de faire valoir leurs droits pour étudier.
Islam & Info