Mgr Pontier à la tête de la conférence des évèques de France

Les évêques ont élu, mercredi 17 avril, l’archevêque de Marseille, Mgr Georges Pontier à la tête de la Conférence des évêques de France. Il y remplacera, à partir du 1er juillet le cardinal André Vingt-Trois qui n’était pas rééligible.

Originaire du Tarn, âgé de 70 ans dans quelques jours, l’homme est connu pour sa discrétion et sa « modestie », à la limite de l’effacement, peu friand des médias.  « C’est plutôt un homme de dialogue et d’ouverture, qui ne fait pas partie du courant identitaire. Il sera sans doute moins dans le combat politique », estime Philippe Clanché, de Témoignage Chrétien. « En cela, on sent une certaine résonance avec le nouveau pape François!« . Homme de terrain, passé par des diocèses aux réalités sociales diverses, il s’est fait remarquer à Marseille pour son engagement auprès des Roms et des sans-papiers.

Sur le mariage pour tous, il a, comme la plupart des évêques, affirmé son opposition au texte et invité les croyants à interpeller leurs élus, mais, il s’est aussi opposé « à toute forme de mépris pour les personnes homosexuelles« . Certains y voient déjà une inflexion par rapport à la sensibilité défendue par Mgr Vingt-Trois, en pointe dans la contestation du projet de loi gouvernemental.

En poste à Marseille depuis 2006, il y a cultivé des liens avec l’islam, au risque d’essuyer les critiques de son propre camp. « Avec les musulmans, il a compris qu’il n’y avait pas d’autre chemin que le dialogue », estime un spécialiste du sujet. Réputé consensuel, Mgr Pontier avait aussi été appelé pour apaiser les tensions entre l’évêque d’Avignon et certains de ses prêtres et fidèles, sans grand succès.

Bon connaisseur de la CEF, dont il fut l’un des vice-présidents entre 2001 et 2007, Mgr Pontier sera entouré de deux vice-présidents, Mgr Pierre-Marie Carré, de Montpellier et Mgr Pascal Delannoy, de Seine-Saint-Denis.

Parmi ses chantiers prioritaires, Mgr Pontier, désormais figure de représentation de l’Eglise catholique dans les médias, auprès des pouvoirs publics et des autres religions, devra positionner l’Église catholique dans les suites à donner au dossier du mariage pour tous, dès lors que le texte sera définitivement adopté; plus largement il devra dire sa conception de la place de l’Église dans les débats publics et notamment sur la laïcité, ou encore sa vision de « l’évangélisation » dans un contexte d’effacement des références chrétiennes dans la société française.

Source : Le Monde.fr

 

 

 

 

F. Achouri

Sociologue.

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