Nigeria : au moins 60 morts dans une attaque de jihadistes, selon une ONG

Des jihadistes ont tué, vendredi soir, au moins 60 personnes dans le nord-est du Nigeria lors d’une attaque dans la ville de Darul Jamal, selon les déclarations d’un employé d’une ONG et un responsable sécuritaire à l’AFP.

Une attaque de djihadistes contre la ville de Darul Jamal, dans le nord-est du Nigeria, a tué au moins 60 personnes vendredi soir, ont déclaré samedi 6 septembre un employé d’une ONG et un responsable sécuritaire à l’AFP.

L’attaque a eu lieu lors d’une attaque contre la ville de Darul Jamal, qui abrite une base militaire à la frontière entre le Nigeria et le Cameroun.

Babagana Zulum, le gouverneur de l’Etat de Borno, a indiqué que cinq soldats figuraient parmi les victimes tuées, un chiffre confirmé à l’AFP par une source sécuritaire.

« À ce stade, nous confirmons la mort de 63 personnes, civils et militaires confondus », a-t-il ajouté. De précédents bilans faisaient état de 55 à 64 morts.

Bien que la violence jihadiste ait diminué au Nigeria depuis l’époque des pires affrontements avec le groupe Boko Haram en 2013-2015, des rebelles, notamment du groupe dissident État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), continuent de lancer des attaques dans les régions rurales du nord-est.

Camp de personnes déplacées

Des témoins ont raconté que l’attaque avait commencé dans la soirée, les assaillants arrivant à moto, tirant avec des fusils d’assaut et mettant le feu aux maisons.

« Ils sont arrivés en criant et en tirant sur tout ce qui bouge », a raconté Malam Bukar, qui s’est enfui dans la campagne avec sa femme et ses enfants. « Quand nous sommes revenus, il y avait des corps partout », a-t-il ajouté.

Beaucoup des victimes étaient des familles récemment arrivées d’un camp de personnes déplacées à Bama, que les autorités ont fermé cette année. « Le gouvernement nous a dit qu’on serait en sécurité ici », a dit Hajja Fati, une mère de famille qui a perdu son frère dans l’attaque. « Maintenant, nous enterrons nos proches à nouveau », a-t-elle ajouté.

Un porte-parole de l’armée n’a pas répondu à une demande de commentaire.

L’armée de l’air a cependant publié un communiqué dans des médias locaux, affirmant avoir tué une trentaine de « terroristes » qui avaient engagé un combat avec les forces nigérianes dans cette ville également connue sous le nom de Dar-El-Jamal.

Boko Haram mène une insurrection sanglante dans le nord-est du Nigeria depuis 2009 pour y instaurer un califat, un combat qui a fait environ 40 000 morts et plus de deux millions de déplacés.

L’Iswap et Boko Haram ont récemment intensifié leurs attaques contre les bases militaires, notamment dans l’Etat de Borno, épicentre du conflit jihadiste lancé en 2009.

France 24 / AFP

F. Achouri

Sociologue et consultante en développement des ressources humaines.

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