Paris : la Grande Mosquée fête ses 100 ans

 

Paris, La France, Minaret, MosquéeElle a été construite “en hommage” aux musulmans tombés pour la France lors de la Grande guerre, mais aussi pour des “motifs géostratégiques“. La Grande Mosquée de Paris (GMP) célèbre, mercredi 19 octobre, lors d’une cérémonie à laquelle doit participer Emmanuel Macron, le centenaire de la pose de sa première pierre. Le président de la République devrait dévoiler à cette occasion une plaque marquant entre autres la “reconnaissance” de la République pour ses soldats musulmans, a-t-elle indiqué à l’AFP.

Construite bien avant les grandes vagues d’immigration, la GMP est la première mosquée métropolitaine érigée à l’ère contemporaine. Il s’agit, pour “les autorités de l’époque“, de “rendre un hommage très fort aux musulmans pour leur sacrifice pendant la Première Guerre mondiale“, dit à l’AFP le recteur actuel, Chems-Eddine Hafiz. Quelque 70 000 soldats de l’armée française, de confession musulmane, sont morts durant la Première Guerre mondiale, selon une estimation du ministère de la Défense. En 1920, un projet de loi dont le rapporteur est Edouard Herriot, alors député, et qui prévoit un Institut musulman comportant notamment une mosquée, une bibliothèque, une salle de conférence, est voté au Parlement.

“Motifs géostratégiques”

Fait marquant : il comporte une subvention de “500 000 francs“, 15 ans après la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État. Cela a été permis grâce “à un montage juridique“, via un enregistrement au tribunal religieux d’Alger, “alors département français, dans lequel la loi de 1905 ne s’appliquait pas“, selon le recteur. Parallèlement, une souscription est lancée dans tout l’empire colonial pour que les musulmans participent à sa construction. En mars 1922, l’orientation de la future salle de prière par rapport à La Mecque est décidée. Le 19 octobre de la même année a lieu l’inauguration solennelle des travaux du futur bâtiment, en présence du maréchal Hubert Lyautey, stratège militaire et figure emblématique de la colonisation française au Maroc, sur un terrain des Hôpitaux de Paris. Quatre ans seront ensuite nécessaires à son édification et la mosquée est officiellement inaugurée en 1926.

Sa construction correspondait aussi à “des motifs géostratégiques, en pleine lutte entre impérialismes européens“, souligne Dorra Mameri-Chaambi, chercheuse à l’EHESS, qui a consacré une thèse au rôle de la Grande Mosquée dans l’islam en France. “Avec les accords Sykes-Picot de 1916, les puissances impériales souhaitaient dépecer l’Empire ottoman. La période était également propice à offrir des gages de sympathie aux sujets musulmans de l’Empire colonial français“, et à “conforter la France dans son rôle de puissance musulmane d’Europe“, dit-elle. Sadek Sellam, auteur de La France et ses musulmans(Fayard), insiste sur le fait que “plusieurs projets” de mosquées ou d’institutions musulmanes à Paris avaient émergé, notamment dans certains milieux islamophiles, “dès 1846 puis en 1895“.

Importance donnée à la coupole

Avec son style hispano-mauresque, ses jardins et patios à l’andalouse, ses zelliges et moucharabiehs et son minaret haut de 33 m, l‘édifice religieux, flanqué dès l’origine d’un restaurant et d’un hammam, est devenu un bâtiment emblématique de la capitale. Proche du Quartier latin, entre vieux immeubles parisiens et Jardin des plantes, il est classé à l’inventaire des “monuments historiques” depuis 1983. Sa construction est en béton armé avec des matériaux décoratifs (tuiles vertes, faïences, mosaïques, fer forgé) provenant du Maghreb. “C’est clairement une architecture maghrébine” qui a été retenue, observe Mathieu Lours, historien de l’architecture.

Pour autant, “avec l’utilisation de techniques modernes – le béton –“, mais aussi “l’importance majeure donnée à la coupole“, “la recherche d’un grand volume à l’intérieur comme ce que souhaitent les catholiques à la même époque (dans leurs églises), on se dit que c’est vraiment un édifice religieux des années 1920“, dit-il. Pour quelques jours, la GMP présente une trentaine de panneaux mettant en avant plusieurs personnalités : le premier directeur de l’institut, Kaddour Ben Ghabrit, le maréchal Lyautey, Édouard Herriot, ou encore l’islamophile Paul Bourdarie, directeur de La Revue indigène, soutien du projet dès 1915.

 

Revue Réforme

Iran : la colère de la jeunesse s’amplifie, la répression toujours aussi brutale

 

L'Iran, DrapeauSelon des informations récoltées sur les réseaux sociaux iraniens, des collégiens et des lycéens ont été arrêtés dans les locaux de leur établissement ce dimanche 9 octobre 2022, relate le quotidien britannique The Guardian. Des forces de sécurité seraient arrivées dans des camionnettes sans immatriculation pour embarquer des jeunes, avant de faire fermer le même jour tous les établissements du secondaire et du supérieur dans le Kurdistan iranien, preuve que l’Etat s’inquiète des manifestations contre le régime qui perdurent après quatre semaines de répression.

Commencées après la mort de Mahsa Amini, une étudiante irano-kurde de 22 ans arrêtée par la police des mœurs, les manifestations continuent dans des dizaines de villes à travers l’Iran. Des centaines d’adolescentes et d’étudiants participent aux manifestations que les forces de sécurité répriment non seulement à coups de gaz lacrymogènes et de matraques, mais également dans bien des cas, en tirant à vue. Une organisation iranienne de défense des droits humains basée en Norvège a précisé samedi 8 octobre qu’au moins 185 personnes, y compris au minimum 19 enfants, avaient été tuées au cours des manifestations.

Ce dimanche, alors qu’une manifestation de soutien aux femmes iraniennes se préparait à Paris, la principale chaine de télévision iranienne a été brièvement piratée et ses programmes ont été interrompus. A la place, des images et des messages de soutien aux manifestants sont apparus à l’écran. Le reportage sur la rencontre de l’ayatollah Ali Khamenei avec des représentants du gouvernement a été remplacé par les photographies des personnes tuées en manifestant.

Une image montrant Ali Khamenei dans un viseur de précision et entourée de flammes figurait également durant cette interruption qui a été revendiquée par le groupe de hackeurs Edalat-e Ali. Un message invitait les téléspectateurs à les rejoindre et à participer à la révolte. L’agence semi-officielle Tasnim a confirmé l’action en annonçant que la télévision d’État avait été « hackée pendant quelques instants par un groupe d’agents anti-révolutionnaires ».

Étudiants et hackeurs ne sont pas les seuls à subir les foudres du régime des mollahs. Shervin Jajipour, un chanteur très populaire en Iran, a été arrêté fin septembre avant d’être libéré sous caution selon l’agence d’Etat Irna. Il est vrai que sa dernière chanson est rapidement devenue l’hymne des manifestants iraniens. Intitulée « Baraye », ce qui signifie « Parce que » en farsi, elle « résume la profonde tristesse de la société iranienne et les souffrances que les iraniens endurent depuis des décennies », affirme Bahman Kalbasi, le correspondant de la BBC en Iran. Lancée sur Instagram, cette chanson est devenue virale en quelques jours. Après son arrestation, le chanteur a été forcé de la supprimer de la plateforme, mais celle-ci est toujours présente sur YouTube.

 

Saphirnews

Sous asphyxie financière, le lycée musulman Averroès à la recherche de soutien

Tableau Noir, L'École, ÉducationC’est avec « une vive indignation » que les responsables du lycée Avérroès de Lille ont appris mardi 4 octobre que le conseil régional des Hauts-de-France refuse, pour la troisième année consécutive, le versement de la dotation annuelle.

Alors que l’établissement scolaire musulman est sous contrat avec l’Etat depuis 2008, le président (LR) de la Région, Xavier Bertrand, détient, par ses refus répétés, « l’importante somme d’environ un million d’euros qui nous est due », malgré le désaveu récent du Conseil d’Etat. « Ce refus asphyxie financièrement notre structure et la met en grande difficulté. Cette situation critique nous contraint malheureusement à une éventuelle fermeture », fait savoir l’association Averroès, qui a déposé un recours devant le tribunal administratif pour contester le refus.

Une nouvelle procédure coûteuse en argent et surtout en temps. C’est pourquoi le lycée a lancé une cagnotte en ligne afin qu’il puisse tenir. « « Dans ce contexte difficile, nous en appelons une nouvelle fois à votre générosité et à votre soutien et lançons un appel aux dons pour collecter l’importante somme dont nous sommes déficitaires. (…) Nous devons agir afin de sauver notre établissement et cela n’est possible que par votre soutien, votre aide et tout acte aussi petit soit-il que vous puissiez faire pour nous aider à faire front ensemble face à cette injustice », signale-t-on.

En date du lundi 10 octobre, plus de 20 000 € ont d’ores et déjà été collectés, avec l’aide de plus de 350 personnes. « Un geste pour soutenir et protéger cette institution. Qu’Allah lui facilite l’avenir pour que les générations futures puissent s’épanouir dans cette structure », écrit un couple qui a versé 1 000 €. D’autres, avec des dons plus modestes, dénoncent une « injustice » et un « abus de pouvoir » de Xavier Bertrand. Ce dernier n’en démord pas ; il est prêt à aller au Conseil d’Etat pour faire valoir son refus malgré les derniers revers judiciaires essuyés.

 

Saphirnews

Laïcité : l’abaya est «interdite» à l’école, rappelle la secrétaire d’État à la Citoyenneté

Femme, Burqa, Musulman, Voilé, IslamCelles qui arborent cette tenue traditionnelle qui se porte au-dessus des habits «le font en provocation», a déclaré Sonia Backès.

Les personnels de l’Éducation nationale peuvent «refuser» l’accès de l’établissement aux élèves portant une abaya, «un marqueur religieux», et doivent signaler les atteintes à la laïcité, a rappelé samedi la secrétaire d’État à la Citoyenneté Sonia Backès.

«Bien sûr que les abayas sont des marqueurs religieux», et celles qui portent ce vêtement (tenue traditionnelle qui se porte au-dessus des habits) «le font en provocation», a déclaré Sonia Backès sur Franceinfo. «Nous ne devons avoir absolument aucune tolérance» car la loi de 2004 «interdit les marqueurs religieux à l’école».

Pour la secrétaire d’État à la Citoyenneté, «il faut être pragmatique». «Est-ce que quand on n’est pas de religion musulmane, on porte des abayas? La réponse est  »non ». Donc on ne met pas de marqueur religieux à l’école».

Les abayas sont «interdites» et les chefs d’établissement «peuvent refuser» l’accès aux jeunes filles qui les portent, a-t-elle encore dit. Il est «important que tout remonte» et de «faire passer le message  »quand vous voyez des comportements pas conformes aux règles de la République, il faut le signaler »». «Je veux que les enseignants sachent que l’État sera là pour les protéger», a déclaré Sonia Backès.

Interrogée sur les dérives sectaires, la secrétaire d’État, qui a précisé avoir été elle-même «élevée par une mère membre de l’Église de Scientologie», a déclaré que l’on devait «mener un travail de sensibilisation des personnes elles-mêmes et (un travail) de signalement» par les représentants de l’État et par l’entourage. «Quand j’avais 13 ans, une amie m’a dit:  »est-ce que tu sais que c’est une secte? » Non, je ne savais pas. Cela permet justement de déclencher l’esprit critique».

Le Figaro/ AFP

ATTEINTES À LA LAÏCITÉ À L’ÉCOLE: UNE NOTE DU RENSEIGNEMENT DÉNONCE L’IMPACT DES RÉSEAUX SOCIAUX

Deux notes du renseignement intérieur dénoncent la place des réseaux sociaux comme vecteur important d’une remise en cause de la loi sur la laïcité dans les établissements scolaires.

 

Main, Iphone, Téléphone IntelligentSelon les informations de nos confrères de BFMTV, deux notes du renseignement intérieur font état d’atteintes à la laïcité à l’école. Les documents mettent notamment en avant la place des réseaux sociaux dans ce genre de situation.

Instagram, Snapchat ou Tiktok: ces plateformes, populaires chez les jeunes, sont vectrices de messages qui remettent en cause la loi sur la laïcité dans les établissements scolaires, notamment dans les collèges et les lycées. Ces messages appellent les élèves à contourner les règles de la laïcité, notamment celle interdisant le port du voile dans les établissements scolaires, par exemple, en portant d’autres vêtements religieux comme les qamis ou les abayas ou en priant dans les écoles, aux toilettes ou dans des locaux d’entretien.

DES VIDÉOS VIRALES

Un collégien interrogé par RMC, disait regarder vidéos sur vidéos sur le réseau social Tiktok. Dans son fil: du foot, des clips, et des vidéos sur l’islam à l’école. Comment prier dans les toilettes? Sécher les cours pour aller à la mosquée? Comment porter le voile malgré l’interdiction à l’école? Telles sont les questions posées dans ces vidéos, auxquels ce jeune musulman adhère: « Si tu mets le voile dehors, tu dois le mettre à l’école. Voilé, on peut ! »

« On est dans une forme de prêche sans prêcheur » s’alarme Bernard Ravet, ancien principal de collège.

Il considère que si ces vidéos sont nombreuses et se propagent, c’est parce qu’elles semblent ludiques: « Les jeunes filles qui incitent leurs camarades sont des jeunes filles qui sont très belles et qui veulent créer un courant de sympathie en disant: ‘si tu veux être aussi bien que moi, tu dois porter le voile’. » Si les notes du renseignement ne quantifient pas le phénomène, le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye, interrogé vendredi, indique dit être vigilant à ces atteintes à la laïcité.

BFM/RMC

Maroc : lourde peine contre une blogueuse accusée d’atteinte à l’islam

Wordpress, La Toile, ConceptionUne blogueuse marocaine a été condamnée, lundi 15 août, à deux ans de prison ferme par le tribunal de première instance d’Oued Zem, à 150 km de Casablanca, pour « atteinte à la religion musulmane ».

Fatema Karim, 39 ans, avait été arrêté mi-juillet après avoir posté des publications sur Facebook jugées offensantes envers l’islam. Elle avait alors commenté sur un ton satirique, en langue arabe, des versets du Coran et des hadiths du Prophète Muhammad.

Les poursuites ont été déclenchées par le parquet. Face à la justice, elle a invoqué devant le juge son droit à la liberté d’expression, garanti par la Constitution marocaine, a indiqué son frère, Bouazza Karim, à l’AFP. Elle a également présenté publiquement des excuses à « quiconque s’est senti offensé » par ses publications, assurant n’avoir jamais eu l’intention de porter atteinte à l’islam. Mais cela n’a pas suffi. « Ce verdict est très sévère. Il nous renvoie des années en arrière », a regretté son frère. Fatema Karim a annoncé faire appel de cette décision.

En juin 2021, la justice avait condamné une Italo-marocaine à trois ans et demi de prison ferme pour les mêmes accusations après avoir publié sur Facebook des phrases satiriques imitant des versets du Coran. La jeune femme avait été libérée peu après, sa peine ayant été réduite en appel à deux mois de prison avec sursis à la suite d’une campagne de protestation de défenseurs des droits humains.

 

Saphirnews

Le manager d’un club de basket français qui avait affiché sa foi musulmane mis à la porte

Lune, Clair De Lune, Nuit, Pleine LuneAncien joueur de l’Élan béarnais Pau-Orthez, Taqwa Pinero a été promu manager général de ce club de basketball en mai dernier. D’origine américaine, ce joueur de 1,93 mètre a joué un rôle non négligeable dans l’arrivée de la société américaine Counterpointe Sports Group (CSG) dans le capital de l’Élan en 2021. Un renforcement financier qui a évité au club une rétrogradation administrative. Mais les résultats sportifs n’ont pas suivi lors de la saison suivante (2021 – 2022), les finances sont en piteux état et la menace de rétrogradation était toujours d’actualité en fin de saison.

Au cours de l’été 2022, les investisseurs américains décident de jeter l’éponge et revendent leurs parts à plusieurs acteurs français, dont la société Eat4Good dont le dirigeant devient président du club. Jusqu’ici, tout est clair. Mais le 2 août, avant le départ de CSG, un conseil d’administration met un terme à la fonction de manager général de Taqwa Pinero, lequel clame auprès de L’Equipe en avoir été averti par la presse. « D’un point de vue légal, les décisions prises en mon absence sont nulles, et ne peuvent être appliquées », estime l’ancien joueur.

Une péripétie habituelle dans un club sportif qui rencontre des difficultés financières et doit changer son équipe de dirigeants ? Il semblerait qu’une autre raison en soit la cause. Selon Sud Ouest, c’est d’abord pour avoir affiché sa foi musulmane sur les réseaux sociaux en mai que l’ancien joueur – très apprécié dans le club – aurait été sanctionné. « Je suis un exemple vivant de ce qu’Allah peut faire pour quelqu’un dont la foi est inébranlable », indiquait-il après avoir décrit son parcours personnel.

 

François Bayrou impliqué

Le quotidien régional précise qu’un sponsor, la direction du club et l’agglomération de Pau auraient fait pression sur les propriétaires américains pour évincer le tout juste nommé manager général. « Je suis sidéré de lire les messages envoyés par votre nouveau directeur général M. Taqwa Pinero. Comment ce monsieur peut se définir comme le « pur produit d’Allah » alors que l’Élan est un club catholique à l’origine ? », aurait écrit Stéphane Carella, un investisseur et partenaire du club, le 20 mai 2022 à la direction.

David Bonnemason-Carrère, le président du club à l’époque, en aurait rajouter une couche en expliquant aux investisseurs américains que « ce type de positionnement à propos d’Allah sur les réseaux sociaux est très mal perçu, particulièrement pour un club à l’origine catholique (l’Élan béarnais est issu d’un patronage religieux, ndlr). De plus, le sujet est très sensible en France avec les attaques terroristes. Cela fait vivement réagir les gens et les sponsors ». Une réunion avait alors organisée entre les dirigeants français du club, les investisseurs américains et François Bayrou, maire de Pau et président de l’agglomération paloise, principal soutien du club.

« Le maire nous a expliqué qu’on devait écarter Taqwa, qu’il ne pouvait pas rester manager général », explique Gref Heuss, l’un des deux dirigeants du groupe CSG. « François Bayrou a indiqué qu’un musulman ne serait pas accepté localement, et politiquement, car l’Élan est une organisation catholique. Nous avons répondu qu’il était hors de question de virer quelqu’un pour sa croyance religieuse, que ce n’était pas notre façon de faire ni d’être. Le maire a insisté, nous a répété qu’il fallait qu’on écarte Taqwa. Il a redit qu’on ne comprenait pas la mentalité d’ici, que c’était impossible. »

Aujourd’hui, François Bayrou explique « avoir défendu les principes de la laïcité ». Quant à l’ancien président et à l’investisseur cités, ils nient avoir voulu faire pression pour obtenir la tête de Taqwa Pinero et indiquent que l’ancien joueur n’a pas voulu assister à la réunion du conseil d’administration et ne souhaitait qu’une chose : négocier une indemnité de départ. « La justice sera saisie, elle devra faire la lumière sur ces faits qui transpirent la discrimination », a fait savoir l’avocat Nabil Boudi dont le cabinet a été mandaté par Taqwa Pinero. Affaire à suivre.

Saphirnews

L’Arabie saoudite dévoile les plans de « The Line », le centre de sa mégapole futuriste

        Le projet pharaonique de MBS, Neom, s’est enrichi de nouveaux plans. Après une station de ski en plein désert ou un port flottant, voici The Line, une ville en forme de mur de 170 km de long et 500 de haut

Après sa station de ski en plein désert ou son port flottant entièrement automatisé, la mégapole futuriste baptisée Neom, en Arabie saoudite, s’est enrichie de nouveaux plans, dévoilés par le prince héritier Mohammed ben Salmane. Ils montrent qu’elle s’étendra sur 170 kilomètres et abritera deux gratte-ciel massifs recouverts de miroirs. Sans effacer les doutes sur la faisabilité économique et environnementale du projet.

Appelés « The Line », les deux immenses gratte-ciel parallèles de 500 mètres de haut formeront le centre de la ville sur la mer Rouge, projet phare de plusieurs centaines de milliards de dollars de Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto du royaume, qui cherche à diversifier l’économie du pays pétrolier.

Avec ses taxis volants et robots domestiques, Neom a fait beaucoup parler d’elle depuis sa première annonce en 2017, même si des architectes et des économistes ont mis en doute sa faisabilité. Au départ, Neom a été présentée comme une « Silicon Valley » régionale, un centre de la biotechnologie et du numérique s’étendant sur 26 500 kilomètres carrés.

Mais lors de la présentation lundi soir de « The Line », le prince a esquissé une vision encore plus ambitieuse, décrivant une ville utopique sans voitures, la plus vivable « sur toute la planète ».

Le prince héritier du royaume veut une nouvelle ville en plein désert. Un lieu futuriste, high-tech et novateur, où tout s’achèterait et la technologie ferait office d’écologie, avec île usine et station de ski

L’idée est de repenser la vie urbaine sur une surface de seulement 34 kilomètres carrés pour répondre aux « crises de l’habitabilité et de l’environnement », a-t-il ajouté, suscitant une nouvelle fois le scepticisme chez certains.

« Le concept a tellement évolué depuis sa conception initiale qu’il est parfois difficile de déterminer sa direction », commente Robert Mogielnicki de l’Arab Gulf States Institute à Washington.

Boom démographique

Les autorités ont évoqué dans le passé le chiffre d’un million d’habitants à Neom. Le prince héritier a désormais fixé la barre à 1,2 million d’habitants d’ici 2030 et neuf millions à l’horizon 2045, en misant sur un boom démographique nécessaire, selon lui, pour faire de l’Arabie saoudite une puissance économique capable de rivaliser dans tous les secteurs.

À l’échelle nationale, l’objectif est d’atteindre 100 millions d’habitants en 2040, « près de 30 millions de Saoudiens et 70 millions ou plus d’étrangers », contre environ 34 millions d’habitants aujourd’hui, a déclaré Mohammed ben Salmane. « C’est l’intérêt principal de la construction de Neom : augmenter la capacité (démographique, ndlr) de l’Arabie saoudite […]. Et puisque nous le faisons à partir de zéro, pourquoi copier les villes normales ? ».

D’une largeur de 200 mètres seulement, « The Line » doit répondre à l’étalement urbain incontrôlé et nuisible à l’environnement, en superposant maisons, écoles et parcs, selon le modèle de « l’urbanisme à gravité zéro ».

Les résidents auront accès à « tous leurs besoins quotidiens » en cinq minutes à pied, ainsi qu’à d’autres facilités comme des pistes de ski en plein air et « un train à grande vitesse avec un trajet de bout en bout (de la ville) de 20 minutes », selon le communiqué de presse publié lundi.

Neom devrait aussi être régie par sa propre loi, en cours d’élaboration, mais les responsables saoudiens ont d’ores et déjà affirmé qu’ils n’avaient pas l’intention de lever l’interdiction de l’alcool imposée dans le royaume conservateur.

Trouver des fonds

Autre défi pour Neom : respecter les promesses en matière de protection de l’environnement du pays qui s’est engagé -sans convaincre les défenseurs de l’environnement- à atteindre la neutralité carbone d’ici 2060. Selon une vidéo promotionnelle publiée lundi, le site sera totalement alimenté par des énergies renouvelables et présentera « un microclimat tempéré toute l’année avec une ventilation naturelle ».

Neom est bien positionnée pour bénéficier de l’énergie solaire et éolienne, et la ville devrait accueillir la plus grande usine d’hydrogène vert du monde, note Torbjorn Soltvedt, du cabinet de conseil Verisk Maplecroft. « Mais la faisabilité de Neom dans son ensemble n’est pas claire étant donné l’ampleur et le coût sans précédent du projet ».

Le coût de la « première phase », qui s’étend jusqu’en 2030, est évalué à 1 200 milliards de riyals saoudiens (environ 319 milliards de dollars), selon le prince Mohammed. Outre les subventions gouvernementales, les fonds devraient provenir du secteur privé et de l’introduction en Bourse de Neom prévue en 2024.

Le financement reste un défi potentiel, même si le contexte actuel, marqué par la flambée des prix du pétrole, est plus favorable pour le royaume que durant la pandémie de Covid-19. Par ailleurs, « le financement n’est qu’une partie de l’équation », souligne Robert Mogielnicki. « La demande est plus difficile à acheter, surtout quand on demande aux gens de participer à une expérience sur la vie et le travail dans le futur. »

 

Sud Ouest

Pentecôte : au Nigeria, des hommes armés font un massacre dans une église

Photos gratuites de Fenêtre de l'égliseAu Nigeria, des hommes armés ont massacré des fidèles, lors de la messe de la Pentecôte dimanche 5 juin. Cette attaque, dénoncée comme un “meurtre odieux de fidèles” par le président Muhammadu Buhari et qui n’a pas été revendiquée, s’est produite pendant l’office du matin à l’église catholique Saint-Francis de la ville d’Owo, dans l’État d’Ondo (sud-ouest), habituellement épargné par les jihadistes et les bandes criminelles actifs dans d’autres régions du pays.

“Le Pape a appris l’attaque (survenue) à l’église d’Ondo, au Nigeria, et la mort de dizaines de fidèles, dont de nombreux enfants, pendant la célébration de la Pentecôte”, a indiqué le service de presse du Vatican dans un communiqué. “Alors que les détails de l’incident sont en train d’être clarifiés, le Pape François prie pour les victimes et pour le pays, douloureusement affectés lors d’un moment de célébration, et les confie au Seigneur, afin qu’il envoie son Esprit pour les consoler”, a-t-il ajouté.

“Une forte explosion”

Les autorités nigérianes n’ont pour l’heure pas établi de bilan précis de la tuerie. “Il est encore tôt pour dire exactement combien de personnes ont été tuées. Mais de nombreux fidèles ont perdu la vie tandis que d’autres ont été blessés dans l’attaque”, a déclaré la porte-parole de la police de l’État, Ibukun Odunlami, à l’AFP.

Un témoin, qui n’a donné que son prénom, Abayomi, a déclaré à l’AFP qu’au moins 21 fidèles dont des enfants, avaient péri dans l’attaque de la Pentecôte. “Je passais dans le quartier quand j’ai entendu une forte explosion et des coups de feu à l’intérieur de l’église”, a-t-il dit. Il a dit avoir aperçu au moins cinq hommes armés à l’intérieur de l’église avant de prendre la fuite.

“Attaque ignoble et satanique”

Le gouverneur de l’État d’Ondo, Oluwarotimi Akeredolu, a appelé dans son communiqué les forces de sécurité à retrouver les assaillants après cette “attaque ignoble et satanique”. Selon la porte-parole de la police de l’État , ils ont attaqué l’église munis d’armes à feu et d’explosifs.

L’attaque survient à la veille du lancement par l’APC, le parti au pouvoir, de ses primaires en vue de l’élection présidentielle de 2023 pour guigner la succession de Muhammadu Buhari, un ancien commandant de l’armée qui se retirera après deux mandats. La sécurité reste un défi majeur dans le pays le plus peuplé d’Afrique et à la plus grande économie du continent.

Un sud majoritairement chrétien

Les attaques contre les sites religieux sont particulièrement sensibles au Nigeria, où les tensions s’exacerbent parfois entre les communautés d’un pays dont le sud est majoritairement chrétien et le nord majoritairement musulman. Ce type d’attaque est toutefois rare dans le sud-ouest du pays, relativement paisible.

L’armée nigériane est en revanche confrontée à de nombreux foyers d’insécurité dans le reste du pays. Une insurrection jihadiste fait rage depuis 12 ans dans le nord-est, les gangs de pilleurs et de kidnappeurs terrorisent le nord-ouest et centre, et le sud-est est le théâtre de mouvements séparatistes. Le groupe djihadiste Boko Haram, présent dans le nord-est du pays, a déjà pris pour cible des églises au long d’un conflit qui a fait 40 000 morts et 2 millions de déplacés au Nigeria.

 

Revue Réforme

 

Loi séparatisme : les cultes chrétiens au front, leurs recours devant le Conseil constitutionnel

La loi confortant le respect des principes de la République, aussi dite « séparatisme », a renforcé le contrôle de l’Etat sur l’activité des associations cultuelles, au risque de permettre à celui-ci de restreindre la liberté de culte selon les instances chrétiennes qui ont déposé des recours à l’encontre de certaines dispositions de cette loi. Jean-Daniel Roque, président de la commission Droit et liberté religieuse au sein de la Fédération protestante de France (FPF), explique à Saphirnews les raisons et les attendus de la contre-attaque juridique.

Photos gratuites de TraverserC’est confirmé, le Conseil constitutionnel devra se prononcer sur le titre II de la loi confortant le respect des principes de la République (CRPR), c’est-à-dire sur la garantie du libre exercice du culte, modifié par les articles 68 à 88 de ce texte de loi voté le 24 août 2021.

Mi-mai, le Conseil d’État a confirmé avoir transmis aux neuf sages du Conseil constitutionnel les deux recours déposés par cinq institutions catholiques, protestantes et orthodoxe : l’Union des associations diocésaines de France, la Conférence des évêques de France (CEF), la Fédération protestante de France (FPF), l’Union nationale des associations cultuelles de l’Eglise protestante unie de France et l’Assemblée des évêques orthodoxes de France (AEOF). Attendue dans un délai de trois à quatre mois, la réponse de l’institution judiciaire devrait apporter de la clarté face aux craintes et aux contestations que cette loi a suscité, particulièrement auprès des associations cultuelles musulmanes.

Mais sur quelles dispositions les instances chrétiennes ont-elles déposé des recours ? « Avant le vote de la loi, les parlementaires avaient déjà saisi le Conseil constitutionnel sur le titre I de la loi. Il chapeaute les articles 1 à 67 et traite du « respect des principes de la République et des exigences minimales de la vie en société ». Mais le titre II qui concerne les articles 68 à 88 et traite de « la garantie de libre exercice du culte », n’était pas concerné. C’est cette garantie qui a fait l’objet des question des instances chrétiennes », nous indique Jean-Daniel Roque, président de la commission Droit et liberté religieuse de la FPF.

L’Etat décide seul, au risque de limiter la liberté de culte

Et le responsable associatif d’expliquer qu’au début du siècle dernier, les parlementaires qui ont travaillé sur la loi de 1905 concernant la séparation des églises et de l’État avaient été très attentifs à toutes les expressions des représentants de culte. « Et bien leur en a pris, affirme-t-il. Grâce à cela, la loi 1905 a été un texte pacificateur. Elle a permis d’apaiser les tensions qui traversaient la société française à l’époque. »

Or, la loi CRPR bouscule les équilibres trouvés en 1905. Auparavant, un préfet pouvait contester la gestion d’une association cultuelle sous l’égide de la loi de 1905, mais il devait saisir un tribunal civil pour obtenir gain de cause. Avec la nouvelle législation, un préfet décide seul de la conformité d’une association cultuelle. Si les responsables de cette association contestent, ils ne peuvent plus saisir un tribunal civil mais se retrouvent devant un tribunal administratif. « En somme, l’Etat décide tout seul de la conformité d’une association cultuelle », souligne Jean-Daniel Roque, pour qui cette disposition est clairement une atteinte à la liberté d’association et à la liberté de culte.

Par ailleurs, la loi CRPR augmente considérablement les contraintes administratives ou légales et les contrôles comptables des associations cultuelles. Elles doivent se déclarer auprès du préfet tous les cinq ans. Au niveau comptable, les dons et avantages venant de l’étranger de plus de 15 300 € doivent être déclarés, et obligent à organiser la certification des comptes à partir de 50 000 € pour les associations cultuelles, alors que cette obligation n’existe qu’au-delà de 153 000 € pour toutes les autres associations. Alors même que les études montrent que les sommes arrivant de l’étranger sont beaucoup plus importantes dans les domaines du sport ou de la culture.

Autre point contesté par les instances chrétiennes, la définition d’une association cultuelle. Il existe en effet deux types d’association qui gèrent des lieux de cultes. En plus des associations cultuelles dont les contraintes ont été sévèrement renforcées par la loi CRPR, il y a des associations plus classiques, au sens de la loi 1901. Elles ne s’occupent pas uniquement du lieu de culte, mais organisent également des activités culturelles ou artistiques, voire sportives. Les associations musulmanes organisent également des cours de langue arabe.

Or, la nouvelle loi définit les associations cultuelles comme « ayant des activités en lien avec l’exercice du culte ». Une définition très imprécise qu’un préfet peut interpréter à sa guise. « Cette nouvelle catégorie vise les associations 1901 qui organisent des « activités en relation avec l’exercice public du culte ». C’est une définition pour assujettir une association à des contraintes très fortes, voire la conduire à se transformer en association cultuelle (1905). Une telle nouveauté crée une très forte insécurité juridique », estime Jean-Daniel Roque.

Une clarification qui se fera attendre un peu

Toutes ces nouvelles dispositions complique la gestion des cultes, le plus souvent assurée par des bénévoles, et conduiront ainsi automatiquement à une réduction de la liberté d’exercice du culte. Loin de conforter les principes de la République, cette loi porte atteinte aux libertés acquises selon les instances chrétiennes, qui avaient déjà formulé leurs craintes de voir « une police de la pensée qui s’installe de plus en plus dans l’espace commun » dans dans une tribune parue en mars 2021.

Le Conseil constitutionnel va donc se prononcer sur la constitutionnalité du titre II du texte de loi. Par la suite, il restera au Conseil d’Etat à se prononcer sur les décrets d’application qui, pour les cultes, alourdissent les obligations au lieu de se contenter d’expliciter et de clarifier la loi. Autant dire que les responsables religieux, tous cultes confondus, devront attendre un peu avant de pouvoir bénéficier d’un environnement légal clair. Une situation qui n’inquiète pas outre mesure les responsables, car la nouvelle loi donne 18 mois aux associations pour s’adapter.

Saphirnews