Selon un sondage Ifop publié mercredi 29 octobre par le site Atlantico, 65 % des catholiques français estiment que le pape François est un bon défenseur des valeurs de l’Église, contre 45 % qui le pensaient de Benoît XVI en février 2013, au moment de sa renonciation au pontificat.
En revanche, 64 % des catholiques estiment qu’il est facile d’être catholique, contre 71 % en août 2013 et 63 % en mars 2009. « On constate un tassement par rapport à août 2013, moment qui marque la fin du pic de la mobilisation de la Manif pour tous, dans laquelle beaucoup de catholiques s’étaient impliqués, analyse Jérôme Fourquet, de l’Ifop. Mais on le constate aussi depuis que des débats internes et contradictoires ont eu lieu au sein de l’Église, renvoyant aux yeux des catholiques une image pas forcément valorisante. On retombe aujourd’hui à des niveaux qui sont ceux de mars 2009, au moment où la polémique allait bon train. »
En outre, une majorité des catholiques français pratiquants estiment que l’Église doit évoluer sur le remariage des divorcés (71 %), la contraception (67 %) et l’avortement (51 %).
Sur la question des divorcés remariés, qui a alimenté de vifs débats au cours du Synode sur la famille, 85 % de l’ensemble des catholiques, et 71 % des pratiquants parmi eux, estiment que « l’Église catholique doit modifier son discours et ses positions pour tenir compte des changements intervenus dans la société et dans les mœurs ».
Seuls 47 % des pratiquants souhaitent une évolution concernant l’homosexualité
Le souhait d’une évolution est également majoritaire en ce qui concerne la contraception (67 % des pratiquants, 87 % des catholiques), et d’une très courte tête sur l’avortement (51 %, mais 82 % de l’ensemble des catholiques.)
A contrario sur l’homosexualité, le désir de changement concerne seulement 47 % des pratiquants (et 67 % des non pratiquants). « On peut penser que le débat initié dès août 2012 par l’Église de France, en faisant lire dans toutes les paroisses un texte contre le projet de mariage et l’adoption pour les homosexuels, a eu un effet non négligeable dans l’opinion des catholiques », analyse encore Jérôme Fourquet.
Cette enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 761 personnes se déclarant catholiques, extrait d’un échantillon de 3 003 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto administré en ligne du 22 au 25 octobre, soit après le synode extraordinaire sur la famille à Rome.
La Croix