Procès sous haute tension en Belgique

La comparution a été reportée au 24 avril. Les quatre prévenus, soupçonnés d’appartenir à « Sharia4Belgium » — une organisation jugée terroriste par le parquet fédéral et le parquet d’Anvers — ont demandé plus de temps pour étudier le dossier. Trois d’entre eux nient faire partie de ce mouvement ; le porte-parole Fouad Belkacem, lui, conteste toute implication dans des activités terroristes ou dans l’enrôlement de jeunes pour aller combattre en Syrie. Son avocat estime que le secret de l’enquête et la présomption d’innocence ont été bafoués, rapporte 7 sur 7. « Une arrestation sous le regard des caméras, des écoutes téléphoniques retranscrites dans la presse, je pense que cela va trop loin », estime-t-il.

Selon le porte-parole du parquet d’Anvers, Paul Vantigchelt, « Nous avons suffisamment d’indications pour déclarer que les membres de Sharia4Belgium participent aux activités d’un mouvement terroriste, et ce mouvement terroriste est Sharia4Belgium ». Après un an d’enquête, quarante-huit perquisitions ont été menées, mardi 16 avril, à Bruxelles, Charleroi, dans le Brabant flamant et en région anversoise. Aucune arme ni explosif n’ont été retrouvés. En revanche, les policiers ont saisi des ordinateurs, des téléphones portables et de l’argent. La qualification définitive des activités du groupuscule reviendra au juge, au terme du procès.

D’après le parquet fédéral, l’instruction met en lumière des éléments permettant de penser que le cadre de pensée idéologique et militant de l’organisation est un « salafisme djihadiste ». Les membres sont soupçonnés de prôner la violence pour renverser les institutions démocratiques et y substituer un État islamiste. Parmi les actions menées en Belgique, le parquet cite le contrôle d’identité d’une femme portant un niqab, le 31 mai 2012, et les incidents qui s’en sont suivi à Molebeek-Saint-Jean, ou les troubles liés à la vidéo « Innocence des musulmans », mi septembre à Borgerhout et Bruxelles. En outre, depuis août 2012, plusieurs membres se seraient rendus en Syrie, « manifestement pour participer à la lutte armée ».

 

Source : Le Monde des Religions.fr

 

 

 

 

Fatima Achouri

Sociologue spécialiste de l’islam contemporain.

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