En Roumanie, environ 90% des élèves de l’enseignement primaire et secondaire ont choisi de maintenir les cours de religion dans leur programme scolaire. Une inscription est désormais nécessaire pour y participer, comme l’a décidé la Cour constitutionnelle de Roumanie (CCR).
Le choix de conserver les cours de religion dans leur programme scolaire revient désormais aux élèves majeurs ou aux parents ou tuteurs légaux des mineurs. Le ministère de l’Éducation et de la Recherche scientifique (MECS) a déjà annoncé que 90,44% des élèves roumains ont opté pour ce cours et que 93,55% des enfants qui entreront en CP à la rentrée prochaine ont déposé un formulaire d’inscription mentionnant l’un des dix-huit cultes reconnus en Roumanie.
Jusqu’à présent, les élèves étaient inscrits automatiquement aux cours de religion. Ceux qui souhaitaient en être exemptés devaient présenter une demande à chaque début d’année scolaire. En 2006, un professeur avait signalé cette procédure au Conseil national de lutte contre la discrimination. Huit ans plus tard, la CCR a admis qu’elle ne respectait pas la Constitution, car « le contenu de cette matière est de nature à affecter la liberté de conscience ». À partir du 6 mars dernier, seuls les élèves qui souhaitent suivre cet enseignement doivent en faire la demande.
L’Église orthodoxe roumaine a réagi en déclarant que cette décision était « discriminatoire et humiliante » pour les cours de religion. Lors de la semaine précédant la date limite du choix, le Patriarcat a demandé au Centre national de l’audiovisuel (CNA) de diffuser trois clips dans lesquels des personnalités roumaines, dont l’écrivaine Ana Blandina et le comédien Dan Puric, vantaient les bienfaits de l’enseignement religieux.
Plusieurs questions se posent quant à la mise en pratique de la décision de la Cour constitutionnelle. La société civile souhaite que les cours de religion soient placés au début ou à la fin de la journée, mais les directeur d’écoles rappellent que les horaires doivent être les mêmes pour tous et que ces cours faisant partie du tronc commun, les élèves qui n’y participent pas doivent bénéficier d’un autre enseignement. Pour ces élèves, la députée du parti social-démocrate (PSD) Doina Pană, propose de mettre en place des cours de morale ou de culture civique.
Les débats qui ont agité l’opinion publique ont ouvert la voie à d’autres propositions concernant les matières enseignées à l’école, comme celle de l’Organisation pour la promotion des transports alternatifs en Roumanie (OPTAR), qui recommande l’apprentissage du code de la route.
Le Courrier des Balkans