Responsables juifs et musulmans ont vivement réagi, mardi 24 mars, au débat sur les repas de substitution dans les cantines scolaires. Le recteur de la grande mosquée de Paris Dalil Boubakeur dénonçant un « débat hystérique » tandis que le grand rabbin de France Haïm Korsia voyait « une hérésie » dans le fait de vouloir les supprimer, rapporte l’AFP.
Le président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, a réaffirmé mardi matin sa position en faveur d’une interdiction des menus de substitution dans les cantines scolaires, assurant qu’il souhaitait que sa famille politique « applique les règles de la République sans faiblesse ».
« Les millions d’enfants français de confession musulmane qui fréquentent les écoles publiques doivent-ils être tous privés de repas au prétexte d’une vision idéologique et intégriste de la laïcité ? », a répliqué dans un communiqué Dalil Boubakeur, également président du Conseil français du culte musulman (CFCM).
« Nous appelons face à ces dérives à une plus grande sérénité républicaine, respectueuse des valeurs de la laïcité et du vivre ensemble auxquels nous sommes tous attachés », poursuit le responsable musulman, qui s’élève contre un « débat discriminatoire, hystérique et malsain » soulevé en « période électorale ».
« Cela ne contrevient en rien au principe de laïcité »
« Supprimer les repas de substitution dans les cantines des écoles est une hérésie », a estimé de son côté le grand rabbin Korsia dans une déclaration écrite à l’AFP.
« Il y a toujours eu dans les cantines plusieurs menus proposés. Cette offre de choix doit permettre à chacun de manger ou non de la viande, tout en empêchant la stigmatisation d’élèves selon leurs convictions personnelles ou religieuses, comme l’a par ailleurs rappelé l’Observatoire de la laïcité en décembre dernier », a fait valoir le principal responsable du culte israélite en France.
« Nul besoin de polémiquer, ni de légiférer. Cela ne contrevient en rien au principe de laïcité, au contraire. La laïcité, c’est vivre ensemble en préservant la liberté de chacun dans le respect de l’autre et du droit », a-t-il conclu.
La Croix/ AFP