Sur Jérusalem, le Crif et le Consistoire soutiennent Donald Trump

Le Conseil représentatif des institutions juives de France et le Consistoire israélite ont appelé, mercredi 6 décembre, le président Emmanuel Macron à suivre Donald Trump et à reconnaître Jérusalem comme capitale israélienne.Au sein de la communauté juive, quelques voix dissonantes, très minoritaires, condamnent une montée au créneau « imprudente ».

 

Le Crif salue « une décision historique » et appelle le président Emmanuel Macron à engager la France « dans [cette] même démarche courageuse ». Dans un communiqué publié mercredi 6 décembre, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a affirmé son soutien, à la décision – explosive – du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’État hébreu.

Ce choix est « la meilleure des réponses » aux « tentatives de falsification historique menées inlassablement par les pays arabes et les Palestiniens à l’Unesco et à l’ONU sur le statut de Jérusalem », affirme le président de l’organe politique de la communauté juive de France, Francis Kalifat, en ajoutant espérer voir son pays s’engager, à son tour, dans le sillon des États-Unis.

La reconnaissance d’une « vérité historique »

Côté Consistoire, Joël Mergui, le président de l’instance cultuelle du judaïsme français, a tenu sensiblement le même discours. En exprimant sa « satisfaction » après la décision américaine, il a salué « [la reconnaissance] d’une vérité historique et du lien plurimillénaire du peuple juif avec la ville sainte ».

« J’espère voir demain la France et les pays démocratiques rappeler cette vérité et continuer à soutenir la paix sans enlever à Israël sa légitimité sur sa capitale, Jérusalem », a fait valoir le responsable religieux à l’Agence France-Presse (AFP), alors que la déclaration de Donald Trump, marquant une rupture spectaculaire avec ses prédécesseurs, continue de susciter une vague de réprobation au Proche-Orient et au sein de la grande majorité de la classe politique internationale.

Au même moment, Emmanuel Macron réagissait en ce sens, depuis Alger, en qualifiant de « regrettable » la décision américaine et en rappelant « l’attachement de la France et de l’Europe à la solution de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix et en sécurité dans des frontières internationalement reconnues, avec Jérusalem comme capitale des deux États ».

Une réaction « émotionnelle »

Au sein de la communauté juive, quelques voix dissonantes s’élèvent pour condamner la prise de position des deux organisations françaises, en déplorant « une montée au créneau imprudente ». « Le communiqué du Crif me semble tout à fait émotionnel, il défend une diplomatie d’une grande légèreté vu le contexte actuel au Moyen-Orient », regrette l’historienne Esther Benbassa, spécialiste de l’histoire des Juifs et coauteur, avec Jean-Christophe Attias, directeur d’études à l’École pratiques des hautes études, de l’ouvrage Israël, la terre et le sacré (1).

Tout en soulignant « soutenir personnellement la fondation de l’État d’Israël, mais en défendant la solution des deux États côte à côte », l’universitaire et sénatrice écologiste assure connaître « le poids de la ville de Jérusalem comme symbole pour les Palestiniens aussi bien que pour les Israéliens ».

« De telles déclarations sont probablement appréciées par beaucoup de juifs de la communauté, partisans de cette reconnaissance, mais d’autres, plus prudents et sachant les risques de dégradation locale que cette décision pourrait avoir, restent méfiants », affirme Esther Benbassa.

 

La Croix

F. Achouri

Sociologue.

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