Le réseau social Twitter a annoncé ce vendredi 20 décembre avoir démantelé un réseau visant à favoriser les intérêts géopolitiques de l’Arabie saoudite. Des dizaines de milliers de comptes sont concernés.
Dans un message posté sur son blog, le réseau social Twitter indique avoir supprimé près de 5 925 comptes, au cœur d’un réseau de 88 000 autres comptes, suspendus définitivement eux aussi. Ce réseau était utilisé pour amplifier les messages favorables à la politique du régime saoudien à travers des activités agressives, comme les partages ou les « likes » d’un tweet à grande échelle.
Manipulations d’opinions et vols de données
Ce réseau de « bots » informatiques est soutenu par le royaume wahhabite lui-même affirme Twitter. Le géant du numérique souligne que l’opération était dirigée par Smaat, une entreprise de marketing numérique dont le site internet est désormais inaccessible. Elle compte parmi ses clients plusieurs ministères et des personnalités saoudiennes de haut rang. Riyad pour l’instant ne commente pas l’affaire.
Mais au-delà des tentatives supposées de manipulation de l’opinion, le FBI enquête sur l’utilisation de Twitter par le régime saoudien pour traquer les opposants. Deux anciens employés du groupe américain auraient profité de leur fonction pour accéder aux informations personnelles de certains d’entre eux. Certains relient cet espionnage supposé, aux vagues d’arrestations d’universitaires, d’entrepreneurs et de défenseurs des droits de l’homme, en 2017 à Riyad.
Le journaliste Jamal Khashoggi s’était aussi plaint des menaces qu’il recevait de comptes soutenant l’Arabie saoudite avant d’être brutalement assassiné à l’ambassade saoudienne d’Istanbul.
Autre opération sur Facebook
À moins d’un an de la présidentielle américaine, Twitter et Facebook communiquent sur le ménage qu’ils tentent de réaliser sur leurs réseaux. L’autre géant des réseaux sociaux annonce avoir bloqué des opérations de manipulation. Facebook indique avoir mis fin à deux opérations séparées, notamment à une pilotée au Vietnam et aux États-Unis qui ciblait les Américains avec des messages en faveur de Donald Trump.
RFI