Jean-Baptiste de Franssu va prendre la direction de l’IOR (Institut pour les œuvres de religion), a appris La Croix le 5 juillet 2014
Il n’oubliera jamais sa première rencontre avec le pape François. En août dernier, dans une salle de la résidence vaticane de Sainte-Marthe, Jean-Baptiste Douville de Franssu siège, avec d’autres laïcs choisis comme lui pour leurs compétences financières, à la commission mise sur pied pour réformer de fond en comble la gestion du Saint-Siège. Il est assis près de la porte, qui soudain s’entrouvre. « Est-ce que je vous dérange ? », demande le pape. L’expert français, qui racontait cette anecdote lors d’un récent entretien sur KTO, reste depuis impressionné par ce « grand chef d’entreprise », « présent, très direct et d’une grande exactitude ». Ce sera désormais le sien. La Croix a appris que Jean-Baptiste de Franssu, comme pressenti, prendra la tête de l’IOR (Institut pour les œuvres de religion), surnommé la banque du Vatican. Succédant à l’Allemand Ernst von Freyberg, il avait déjà été retenu en mars dernier pour rejoindre le nouveau Conseil pour l’économie, qui s’est réuni avant-hier.
renouveau des statuts
Jean-Baptiste de Franssu va diriger ce qu’il définit comme la « banque commerciale du Vatican », dont il a participé au renouveau des statuts. Tout comme à la refonte de l’ensemble de l’organisation économique du Saint-Siège. Depuis l’été dernier, il a multiplié les allers-retours à Rome, auditant les structures vaticanes qu’il décrit comme redondantes et un fonctionnement qui, à ses yeux, n’avait pas évolué depuis la fin des années 1980. Un travail bénévole qui s’ajoutait à la direction d’Incipit, son cabinet de conseil en fusions-acquisitions et stratégie établi à Bruxelles.
un passage à la Caisse des Dépôts
Avant de créer son entreprise, Jean-Baptiste de Franssu a dirigé la filiale européenne d’une société américaine d’investissement, Invesco, et encore avant, occupé un poste de directeur à la Caisse des Dépôts. Sur le CV de ce diplômé de Sup de Co Reims figure encore d’autres noms de la finance, tel Carmignac Gestion. Mais aussi d’ONG qu’il soutient, comme la très catholique Alliance mondiale de la jeunesse, qui défend la famille. La sienne compte son épouse belge, Hélène de Gerlache de Gomery, et leurs quatre enfants.
Au Vatican, c’est Mgr Lucio Vallejo Balda, le numéro deux de la préfecture pour les affaires économiques, qui a repéré ce financier dans la cinquantaine, souriant au regard perçant, courtois et diplomate. Une première offre de collaboration, qu’il n’est pas près, non plus, d’oublier. De fait, lorsqu’il reçut l’été dernier un coup de fil pour participer à la commission de réforme des structures économiques du Vatican, il n’a eu, pour donner sa réponse, que trois minutes.
La Croix