Arrivé à la paroisse Saint-Jean-Baptiste-de-Balleville (19e arrondissement de Paris) comme curé en septembre 2012, le P. Stéphane Esclef a déjà déposé une dizaine de plaintes, notamment pour des graffitis injurieux sur les murs entourant son église. La dernière plainte a été déposée mercredi 29 janvier, après la découverte de trois inscriptions : « la seule Église qui illumine est celle qui brûle », « tous les pouvoirs sont assassins ! NI DIEU NI MAÎTRE », et « curé sale poukave, bouffe ta soutane et ta morale ». « Ce n’est pas la première fois que cela arrive, mais cela monte en intensité, explique-t-il. Mais je ne pense pas être visé en tant que personne, je crois que c’est plutôt à l’institution qu’on s’en est prise. »
« Je condamne avec la plus grande fermeté les inscriptions injurieuses posées la nuit dernière sur les murs de l’église Saint-Jean-Baptiste-de-Belleville, a pour sa part déclaré le maire de Paris, Bertrand Delanoë, dans un communiqué. Ces insultes à l’encontre du curé et de l’ensemble de la communauté paroissiale trahissent la lâcheté et la bêtise de leurs auteurs. Je souhaite qu’ils soient identifiés et interpellés rapidement. »
Des vicaires molestés par des adolescents il y a quelques semaines
Une enquête a été ouverte par la préfecture de police et les graffitis effacés par les services municipaux. « Ce qui me choque, poursuit le P. Esclef, c’est que les enfants qui fréquentent l’école d’en face voient ces inscriptions injurieuses à chaque fois. Je voudrais que cet endroit, mal famé et mal surveillé, retrouve un peu de sérénité, qu’il y ait plus d’éclairage… » Si les habitants du quartier se sont montrés également choqués, « ils ne partent pas en guerre, mais se montrent soudés, rassure le curé. Ce jeudi matin, Mgr Renaud de Dinechin, évêque auxiliaire de Paris, est venu dire la messe avec toute la communauté. Nous étions 150, ce qui est beaucoup plus que d’habitude en semaine. »
Il y a quelques semaines, deux vicaires du P. Esclef avaient été molestés par cinq adolescents à qui ils demandaient d’arrêter de renverser des poubelles dans la cour de la paroisse. Les deux prêtres avaient porté plainte.
La Croix