Le ministre de l’Intérieur a annoncé, mercredi 30 avril, avoir engagé une procédure de dissolution du collectif Urgence Palestine, le fer de lance des mobilisations propalestiniennes depuis le début de l’opération militaire sanglante à Gaza en octobre 2023.
La raison évoquée par Bruno Retailleau sur Europe 1 est curieuse : il entend par cette décision « taper sur les islamistes » pour « protéger » les Français musulmans. « Il ne faut pas défigurer la cause juste des Palestiniens », a-t-il ajouté
Le ministre confirme ainsi l’annonce faite plus tôt par le collectif. « Alors que le génocide s’intensifie à Gaza, que le siège affame et détruit un peuple entier, que fait l’État français de Macron et Retailleau ? Il prononce la dissolution d’une des principales organisations des Palestinien·ne·s en France, un des collectifs les plus actifs en solidarité avec la Palestine », s’offusque Urgence Palestine sur les réseaux sociaux.
La mesure est d’autant plus dénoncée qu’elle « répond à une revendication portée depuis des mois par Julien Odoul, député du Rassemblement national, récemment condamné par la justice ». « En s’y pliant, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau aligne la répression de l’État français sur les mots d’ordre de l’extrême droite et du gouvernement israélien », poursuit le collectif, pour qui cette procédure s’inscrit « dans la continuité de la persécution pénale et administrative qui frappe le mouvement de solidarité ». « Sur le fond, les reproches formulés à notre encontre visent en réalité le droit de défendre la Palestine. (…) Cette dissolution est constitutive d’une attaque à l’encontre des droits démocratiques les plus élémentaires. » Urgence Palestine a désormais dix jours pour contester sa dissolution. Près de 150 organisations et collectifs ont d’ores et déjà signé la pétition de soutien au collectif dont la CGT et le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA).
Celui-ci a appelé à « faire front » devant une décision « scandaleuse » qui signe une nouvelle tentative de l’exécutif de « faire taire les voix de soutien au peuple palestinien », « dans un contexte islamophobe inouï »marqué par l’assassinat d’Aboubakar Cissé.
Saphirnews