Il aurait détourné 200 000 euros provenant d’une fondation pour rénover son appartement. Le cardinal a fait un don à cette association.
Le don comme pardon. Soupçonné d’avoir détourné de l’argent d’une fondation caritative pour rénover son luxueux appartement, le cardinal italien Tarcisio Bertone lui a fait un don de 150 000 euros, révèlent des médias italiens. L’ancien numéro deux du Vatican en tant que secrétaire d’État du pape Benoît XVI a toujours affirmé avoir financé à ses frais la rénovation, pour 300 000 euros, de son appartement donnant sur la célèbre place Saint-Pierre.
Mais selon un document publié ce mois-ci dans un livre du journaliste d’investigation Emiliano Fittipaldi, il aurait en fait détourné à cette fin 200 000 euros provenant d’une fondation qui collecte des dons pour le compte de l’hôpital catholique Bambino Gesu (l’enfant Jésus). « Le cardinal Bertone a reconnu que ce qui s’est passé avait porté préjudice à l’hôpital Bambino Gesu et a voulu faire un compromis en faisant un don de 150 000 euros », a déclaré samedi la présidente de l’hôpital, Mariella Enoc, dont les propos ont été rapportés par les médias italiens.
Un appartement de 300 mètres carrés
Le cardinal Bertone, 81 ans, a justifié le fait d’être logé dans un appartement de 300 mètres carrés dans l’enceinte du Vatican en expliquant qu’il le partage avec des religieuses qui lui prêtent assistance au quotidien. Il a également insisté sur le fait que son immense terrasse était en fait une des parties communes de l’immeuble. L’appartement est tout proche de la modeste résidence Sainte-Marthe que le pape François a choisi d’habiter, la préférant aux fastes de l’immense appartement pontifical.
Le pape avait relevé le cardinal Bertone de ses fonctions de numéro deux du Vatican en 2013, peu de temps après sa propre élection.
Emiliano Fittipaldi et un autre journaliste d’investigation sont parmi les cinq accusés du procès « VatiLeaks 2 » sur des fuites de documents confidentiels qui ont mis le Vatican dans l’embarras en révélant la persistance de dysfonctionnements et de malversations, en dépit de la volonté de réforme du pape argentin. Les trois autres accusés sont un prélat espagnol et un de ses collaborateurs, ainsi qu’une consultante en communication italienne.
AFP