Les États-Unis vont prendre des mesures «immédiates» contre des organisations liées au mouvement BDS de boycottage d’Israël, jugé «antisémite», a déclaré jeudi 19 novembre à Jérusalem le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo. Le BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) est une campagne mondiale de boycott économique, culturel ou scientifique d’Israël, visant à obtenir la fin de l’occupation et de la colonisation israéliennes des Territoires palestiniens. Ses soutiens s’appuient sur l’exemple de l’Afrique du Sud, affirmant que le boycott du pays a permis de mettre fin au régime d’apartheid.
«Aujourd’hui, je veux faire une annonce (…) nous allons prendre des mesures immédiates pour identifier des organisations impliquées dans la campagne de haine menée par le BDS et retirer le soutien américain à ces groupes», a-t-il déclaré lors d’un point de presse avec le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. «Nous prendrons des mesures immédiates pour identifier des organisations impliquées dans la campagne de haine menée par le BDS et retirer le soutien américain à ces groupes», a-t-il ajouté.
En février, Pompeo avait accusé l’ONU d’un «parti pris anti-Israël» après la diffusion d’une liste de sociétés opérant dans les colonies israéliennes, considérées comme illégales par le droit international. Cette publication «facilite» la campagne du BDS et «délégitime Israël», avait estimé le chef de la diplomatie américaine.
L’antenne du BDS en Cisjordanie occupée a affirmé «rejeter toutes les formes de racisme, dont l’antisémitisme», accusant l’administration Trump «d’essayer de discréditer le mouvement».
De son côté, Human Rights Watch (HRW) a estimé que «l’administration Trump sape le combat commun contre le fléau de l’antisémitisme en l’assimilant aux plaidoyers pacifistes des boycotts». «L’administration Trump ne devrait pas essayer de vilipender en place publique des groupes parce qu’ils soutiennent des boycotts», a affirmé dans un communiqué Eric Goldstein, directeur de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord de HRW.
Une visite sur le plateau du Golan
La colonisation par Israël de la Cisjordanie occupée et de Jérusalem-Est annexé s’est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967, mais elle s’est accélérée ces dernières années sous l’impulsion du Premier ministre Benyamin Netanyahou et avec la bienveillance de son allié à Washington, Donald Trump.
En mars 2019, les États-Unis sont devenus le premier pays à reconnaître la souveraineté israélienne sur ce territoire stratégique au carrefour du Liban et de la Syrie. Plus de 450.000 Israéliens vivent dans les colonies, jugées illégales par le droit international, en Cisjordanie, un territoire occupé par Israël depuis 1967 et où vivent aussi environ 2,8 millions de Palestiniens.
Le Figaro.fr