Angleterre et Pays de Galles : les musulmans vivent dans les quartiers les plus déshérités

Islamique, Ramadan, Kareem RamadanLes musulmans britanniques, qui représentent selon le dernier recensement 6,5 % de la population en Angleterre et du Pays de Galles, sont prisonniers d’une trappe à pauvreté, déplore le Conseil musulman de Grande-Bretagne (MCB) en se basant sur le dernier recensement révélé le 29 novembre.

Selon les statistiques, 39 % des musulmans vivent dans les quartiers les plus défavorisés d’Angleterre et du Pays de Galles. Si la proportion de la population qui se présente comme musulmane a commencé à s’installer en dehors des centres urbains, les chiffres montrent une corrélation inquiétante entre les zones de grande pauvreté et le nombre de musulmans présents. 61 % des musulmans en Angleterre et au Pays de Galles vivent dans 40 % des zones enregistrées comme les plus pauvres, alors que 4 % seulement des musulmans vivent dans les zones les plus aisées.

« Nous en sommes maintenant à la deuxième ou troisième génération. Les musulmans sont plus nombreux dans notre pays mais nous ne sommes pas sortis de la pauvreté et de la précarité. Je pense qu’une partie des raisons qui expliquent cette situation est liée aux conditions socio-économiques subies par la population musulmane et au manque d’opportunité économique », dénonce Zara Mohammed, secrétaire générale du Conseil musulman de Grande-Bretagne (MCB). au Guardian. La responsable ajoute que les stéréotypes concernant les musulmans ont beau dos et n’expliquent pas cette situation qui doit être corrigée.

Sufia Alam dirige le centre Maryam de la mosquée d’East London. Présente depuis bientôt trois décennies dans ce quartier qui est l’un des plus pauvres de Londres et même du pays, elle n’est pas surprise par le constat issu du recensement. « Il y a tant de facteurs explicatifs : l’islamophobie, les biais culturels, le racisme au sein des institutions, de l’éducation au marché du travail. Je me souviens avoir déjà constaté déjà cette situation en 2011 et depuis, rien ou presque a changé. »

« Il incombe aux décideurs politiques de s’engager auprès d’organismes communautaires représentatifs qui sont conscients des réalités du terrain et de l’expérience vécue par les poches défavorisées de la société », signifie le MCB pour qui les constats réalisés « nous donnent l’occasion d’apporter maintenant des changements significatifs et de créer une Grande-Bretagne meilleure pour tous ».

 

Saphirnews

Fatima Achouri

Sociologue spécialiste de l’islam contemporain.

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