Son cadeau lui a coûté son poste. Nadine Lalanne, responsable des agents d’entretien de la mairie de Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, a été relevée de ses fonctions pour non-respect de la laïcité après avoir offert, à titre privé, des calendriers avec le logo de son Église baptiste à plusieurs de ses collègues lors des fêtes de fin d’année de 2011 et 2012, rapporte La Croix.
Ses calendriers, gentiment accompagnés d’une petite boîte de pruneau d’Agen dont elle est originaire, étaient illustrés d’un verset biblique. Ils portaient le logo de l’Association familiale protestante Maranatha (AFPM) dont Nadine est membre depuis une quinzaine d’années, ainsi que celui de l’Église baptiste Maranatha de Conflans-Achères dont elle est une fidèle depuis sa création en 2007. Offerts à titre privé y compris au premier adjoint au maire, ils n’avaient posé aucun problème jusqu’à ce que, début juin 2013, un agent, déçu de ne pas voir reconduit son CDD, signale aux syndicats ce « manque à la laïcité »
Sandra Blasiak, présidente de l’AFPM, a exprimé son « indignation face à la décision totalement disproportionnée » prise contre la cadre de 58 ans. « En outre, si le fait de mentionner un extrait de la Bible sur le calendrier vous paraît inadmissible, je vous rappelle que ce livre fait partie intégrante des programmes de l’Education Nationale, pour les classes de 6ème, 5ème et Terminale, sans oublier les études supérieures littéraires, qu’elles soient historiques ou linguistiques », a-t-elle indiqué dans une lettre ouverte à Philippe Esnol, sénateur-maire de Conflans.
De son côté, la mairie n’entend pas faire marche arrière, estimant que Nadine a fait du « prosélytisme religieux auprès de personnes sur lesquelles elle avait autorité, ce qui est interdit sur le lieu de travail ». Dans un avis rendu le 14 septembre, la commission administrative paritaire, l’instance de représentation et de dialogue de la fonction publique, a confirmé la décision du maire de muter Nadine Lalanne dans une maison de retraite de Conflans, en lui retirant toute responsabilité d’encadrement.
La décision est dure à avaler pour l’intéressée, actuellement en arrêt maladie, qui fait face à une bien étrange lecture de la laïcité.
Source : La Croix