Syrie : une douzaine de mineurs français concernés par le djihad

Une douzaine de djihadistes mineurs français sont en transit ou se sont rendus en Syrie, a indiqué dimanche Manuel Valls, alors qu’on a appris cette semaine que deux jeunes de 15 ans de la région toulousaine étaient partis y faire le djihad.

Le ministre de l’Intérieur a rappelé sur Le Grand Rendez-vous Europe1/I>télé/Le Monde que près de 700 Français étaient recensés actuellement par les services français, expliquant que ces départs étaient notamment facilités par la proximité de la Syrie. Vingt et un Français sont morts en Syrie, a précisé le ministre.

« Une douzaine de mineurs se sont rendus en Syrie ou ont voulu s’y rendre, mais le phénomène s’est accéléré au cours des dernières semaines, depuis la fin de l’année 2013 », a affirmé Manuel Valls, précisant que « six mineurs qui ont manifesté la volonté de s’y rendre » ont été recensés. « Les deux adolescents (de la région toulousaine, NDLR) ne sont peut-être pas en Syrie, sans doute en Turquie. Nous agissons en lien avec la famille pour pouvoir les récupérer », a-t-il ajouté.

« Le danger, c’est le retour »

Ces départs peuvent s’expliquer, selon le ministre, par plusieurs facteurs : « On peut se rendre en Syrie relativement facilement, ensuite ce combat apparaissait juste puisque toutes les grandes puissances condamnaient les agissements du régime de Bachar el-Assad et puis parce qu’il y a sans doute un malaise dans une partie de la jeunesse. »

À ce jour, les services français recensent 250 Français ou résidents en France qui combattent en Syrie. Une centaine sont en transit pour s’y rendre, 150 ont manifesté leur volonté de s’y rendre et 76 en sont revenus, a-t-il détaillé. Pour Manuel Valls, « ce n’est pas dans les mosquées que ces recrutements s’organisent, c’est le plus souvent sur Internet ». « Il n’y a pas de spécificité régionale », a martelé le ministre, « estimant que les deux jeunes de la région toulousaine ont été « radicalisés » par des recruteurs.

« C’est un phénomène qui touche tous les pays d’Europe », a expliqué le ministre, mais aussi « l’Australie, le Canada, les États-Unis et bien sûr, avec une ampleur plus importante, les pays du Maghreb ». « Au-delà du sort des hommes et des mineurs qui se rendent en Syrie, le danger pour nos propres intérêts, c’est le retour. Ces individus marquent leur volonté de combattre au sein d’organisations djihadistes. Le retour est particulièrement délicat », a déclaré Manuel Valls.

Le ministre doit présenter une série de propositions pour faire face à ces radicalisations au président de la République. « Le phénomène m’inquiète, le mot est faible. Il représente pour moi le plus grand danger auquel nous devons faire face dans les prochaines années », a affirmé le ministre. « Nous pouvons être dépassé par ce phénomène vu l’ampleur, nous Français et Européens », a reconnu Manuel Valls.

 

AFP

 

F. Achouri

Sociologue.

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