En Centrafrique, la guerre civile est loin d’être terminée. Le pays est plongé dans le chaos depuis mars 2013. Les massacres continuent, malgré le départ le 10 janvier dernier de l’ancien Président, Michel Djotodia, et l’intervention militaire extérieure. La situation ne fait que s’empirer pour les musulmans. Plusieurs centaines d’entre eux ont été massacrés, d’autres ont été contraints de fuir pour survivre.
Des civils musulmans massacrés
Depuis le début de décembre, on recense au moins 1000 morts. L’ONU s’inquiète de voir un génocide dans le pays. La Croix-Rouge a d’ailleurs souligné un « niveau de violences sans précédent » depuis début janvier à Bangui. L’ONG Médecins Sans Frontières s’est montrée « particulièrement inquiète » sur la situation des musulmans en Centrafrique. Le conflit inter-religieux a engendré le massacre de plusieurs centaines de musulmans, particulièrement dans le Nord Ouest du pays à Bangui.
Les musulmans sont attaqués, torturés, et tués. Hommes, femmes, vieillards, enfants, personne n’est épargné. Ils sont victimes d’un esprit revanchard, car ces derniers sont assimilés aux anciens rebelles Séléka, essentiellement musulmans.
Exode massif de musulmans
Les musulmans sont contraints de fuir les représailles dont ils sont les cibles. Leurs maisons brûlées, leurs bien pillés, leurs vies menacées, par une population à majorité chrétienne, ils s’exilent et rejoignent des camps de réfugiés pour pouvoir survivre. Les ONG sur place témoignent d’un exil en masse, en direction du Nord, ou à destination des pays voisins (Tchad, Cameroun, Nigeria). Les camions remplis de civils, sont généralement escortés par l’armée tchadienne, certains sont des convois de la Misca, force africaine en Centrafrique.
Ils sont des dizaines de milliers de musulmans à fuir, provenant surtout de Bangui, mais aussi du Sud, et de l’Ouest du pays, et c’est toute leur présence historique qui est en train d’être effacée de la carte du pays.
Il y a quelques jours, un lynchage d’une incroyable barbarie a été commis par des militaires sur un jeune homme accusé d’être un ex Séléka. L’homme a été attaqué avec des coups de couteaux, torturé, mutilé, puis démembré, pour ensuite être brûlé, et tout cela, sous les yeux de plusieurs civils dont des enfants. Son corps a été traîné. Les vidéos et photos de ce drame nous ont montré un exemple des barbaries qui se déroulent dans le pays. Le lynchage à mort de ce jeune musulman a profondément choqué, et a sans doute encouragé des musulmans à fuir rapidement le pays.
Face à cette situation déplorable, on ne peut que demander au Tout-Puissant, que ce cercle infernal de violence dans lequel est plongé le pays cesse rapidement, et que ces civils musulmans soient protégés.
Ajib.fr