D’après le sondage, publié dimanche 23 février, les catholiques apparaissent toutefois divisés sur le droit à l’adoption et la procréation médicalement assistée pour les couples homosexuels.
Les résultats du sondage BVA pour Le Parisien Dimanche/Aujourd’hui en France qui a pour titre « Les catholiques nous surprennent », doivent être pris avec mesure, car ils regroupent aussi bien les catholiques pratiquants (8 %) que les non pratiquants (38 %), ces derniers qui « disent mettre les pieds à l’église seulement pour les cérémonies essentielles » étant majoritaires dans l’échantillon.
Si 90 % des catholiques interrogés (91 % des Français) se prononcent en faveur du droit à l’interruption volontaire de grossesse, en revanche, parmi les pratiquants réguliers, ils ne sont plus que 63 % à l’approuver.
De même pour le « mariage pour tous », 54 % des catholiques interrogés se prononcent pour le droit au mariage des couples homosexuels contre 61 % pour l’ensemble de la population française. Mais parmi les pratiquants réguliers, ils ne sont plus que 37 % à s’y déclarer favorables, et 51 % par les pratiquants occasionnels (contre 61 % des Français).
Divisés sur l’homoparentalité
Sur l’homoparentalité, les catholiques sont divisés : seuls 42 % approuvent cette mesure, et pour les pratiquants réguliers, ce taux chute à 21 %. Concrètement, sur l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples de même sexe, seuls 30 % des catholiques dans leur ensemble se disent favorables, et seulement 11 % chez les pratiquants réguliers.
Concernant la contraception, 92 % des catholiques se montrent favorables à l’utilisation du préservatif, 75 % du côté des pratiquants réguliers.
Le Parisien Dimanche/Aujourd’hui en France les a également interrogés sur le mariage des prêtres – 87 % d’entre eux acquiescent, 60 % du côté des pratiquants réguliers –, et la possibilité d’ordonner prêtres des femmes – 84 % se disent pour, mais 65 % seulement chez les pratiquants réguliers.
Enfin, 83 % des Français et des catholiques attendent que l’Église accepte de remarier les personnes divorcées, 63 % pour les pratiquants réguliers.
Vaste consultation du Vatican
Ce sondage a été réalisé par Internet les 20 et 21 février auprès d’un échantillon de 994 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas). Les « pratiquants occasionnels » sont définis comme ceux qui vont à l’église de temps en temps, pour les fêtes.
Cette enquête a été demandée alors que le Vatican a lancé une vaste consultation auprès des diocèses du monde entier sur les questions liées à la famille, en vue d’un synode consacré à ce thème en octobre prochain.
De son côté, le Vatican, sur base des réponses déjà reçues au questionnaire sur les évolutions de la famille expédié l’an dernier, a constaté « beaucoup de souffrance » des fidèles catholiques sur l’écart entre doctrine et réalité vécue. Pour le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du Synode des évêques et promoteur du questionnaire, qui s’exprimait ce week-end dans le quotidien du Vatican, l’Osservatore romano, les réponses montrent qu’il y a « urgence » à « prendre conscience des réalités vécues par les gens » et à « reprendre le dialogue » avec ceux qui se sont éloignés de l’Église.
La Croix/AFP