Le pape François a exhorté musulmans, chrétiens et juifs à travailler « ensemble pour la justice et la paix », lundi 26 mai sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, au dernier jour de son pèlerinage œcuménique au Proche-Orient.
Le souverain pontife, accompagné du patriarche orthodoxe de Constantinople Bartholomée, a rappelé que les trois religions monothéistes se réclamaient du même patriarche Abraham.
« Respectons-nous et aimons-nous les uns les autres comme des frères et des sœurs ! Apprenons à comprendre la douleur de l’autre ! Que personne n’instrumentalise par la violence le Nom de Dieu ! Travaillons ensemble pour la justice et pour la paix », a insisté le pape.
François a lancé cet appel à refuser toute violence et intolérance au nom de Dieu, devant le grand conseil musulman, en réponse au message d’accueil du grand mufti, cheikh Mohammed Hussein, à la mosquée Al-Aqsa.
Devant le Mur
L’esplanade des Mosquées, que les musulmans appellent le « Noble sanctuaire » et les juifs « Mont du Temple », est un lieu saint pour l’islam comme pour le judaïsme.
Le pape François s’est ensuite recueilli devant le Mur, en contre-bas de l’esplanade dans la Vieille ville de Jérusalem, où il a glissé un message dans les interstices des pierres de ce lieu saint du judaïsme.
Le pape argentin s’est approché seul du Mur, où il a posé une main durant plusieurs minutes de silence. Puis il a ouvert une enveloppe blanche, a déplié une feuille où se trouvait écrit un court message, qu’il a lu devant le mur, hors micros. Selon une source vaticane, le message contenait le « Notre Père » en espagnol.
Puis il a remis la feuille dans l’enveloppe qu’il a déposée dans la fente du mur, comme le font traditionnellement les juifs et comme l’avaient fait ses prédécesseurs Jean Paul II en 2000 et Benoît XVI en 2009.
Le pape a fraternellement embrassé le rabbin Abraham Skorka et le professeur musulman Omar Abboud, tous deux de proches amis argentins de Buenos Aires qui l’accompagnent durant le voyage en Terre Sainte.
Un hommage au père du sionisme
François s’est ensuite rendu au cimetière national du Mont Herzl, où il a fait déposer une grande gerbe aux couleurs jaune et blanche du Vatican sur la tombe du père fondateur du sionisme.
C’est la première fois qu’un chef de l’Église catholique honore Théodore Herzl, bien que des activistes palestiniens l’aient exhorté à « ne pas ternir sa visite par de tels gestes ».
Il était désormais attendu au mémorial de la Shoah à Yad Vashem, une étape dont il a souligné dimanche le caractère « particulièrement touchant » et exemplaire.
Le pape devrait ensuite être reçu par les deux Grands rabbins d’Israël, puis par le président Shimon Peres, avant d’accueillir à son tour le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Notre-Dame, une propriété du Vatican à la limite entre l’Ouest et l’Est de Jérusalem.
Mahmoud Abbas a accepté l’invitation
Il rencontrera également de nouveau des religieux de différentes confessions chrétiennes, en particulier orthodoxes, dans un rapprochement historique qui a justifié ce pèlerinage, 50 ans après le sommet historique à Jérusalem entre le pape Paul VI et le chef de l’Église orthodoxe de l’époque, Athénagoras.
Par ailleurs, on a appris que le président palestinien Mahmoud Abbas a accepté l’invitation qu’il a lancée lors de la messe à Bethléem de se joindre à lui au Vatican pour « une prière intense en invoquant de Dieu le don de la paix ». Invité lui aussi, M. Peres a salué la démarche, a expliqué son porte-parole mais sans confirmer qu’il s’y rendrait.
La Croix