Le ministre de l’Intérieur Nohad Machnouk a annoncé dimanche l’arrestation par les services de renseignement des FSI du prédicateur islamiste radical Omar Bakri, dans la région de Aley où il vivait, rapporte l’Agence nationale d’information (ANI, officielle).
Né en 1960 au sein d’une famille aisée de Syrie, Omar Fostoq Bakri Mohammad rejoint les Frères musulmans à l’adolescence. En 1983, il fonde sa propre formation, al-Mouhajiroun, (Les Émigrés) à Djeddah (Arabie saoudite), d’où il est expulsé trois ans plus tard. Al-Mouhajiroun a officiellement été dissoute en octobre 2004. En 1986, le prédicateur s’installe en Grande-Bretagne. Rapidement, il devient une figure de proue des milieux islamistes à Londres. Mais après les attentats du 7 juillet 2005 (56 morts, 700 blessés), les autorités resserrent la vis.
Profitant de l’absence de Bakri, parti au Liban pendant l’été, Londres décide de lui retirer son permis de séjour en Grande-Bretagne. Selon certains médias, il avait prédit les attentats de Londres et avait affirmé que l’ancien Premier ministre John Major et le président russe Vladimir Poutine étaient des « cibles légitimes ».
À son arrivée au Liban en 2005, il est brièvement détenu. Aucune accusation n’est toutefois retenue contre lui. Le même scénario se répète en novembre 2010. Omar Bakri est arrêté et jugé coupable par un tribunal militaire de Beyrouth d’incitation au meurtre, de vol, de possession d’armes et d’explosifs. Il avait alors affirmé à l’AFP qu’il ne « passerait pas un seul jour en prison » et clamé son innocence. Trois jours plus tard, il est libéré sous caution.
Deux jours avant son arrestation en 2010, Bakri avait nié, dans une interview avec l’AFP, tout lien logistique avec el-Qaëda : « Je n’ai pas de relations avec el-Qaëda, directes ou indirectes, à part que je crois en la même idéologie ».
Le prédicateur a deux épouses et il est père de sept enfants. En novembre 2012, le quotidien britannique The Sun avait rapporté que quatre islamistes extrémistes britanniques reçoivent un entraînement pour combattre en Syrie dans un camp dirigé par Omar Bakri au Liban-Nord.
Dans un entretien au Sun, le prédicateur islamiste avait affirmé que l’une des recrues était un programmateur informatique de Londres et un deuxième un technicien. « D’autres, comme eux, suivront, avait-il déclaré. Des quatre, deux ont des connections en Syrie. Mais ils sont tous nés en Grande-Bretagne et ont des diplômes professionnels ». « Après leur entraînement, ils feront leur devoir de jihad en Syrie et peut-être en Palestine », avait-t-il poursuivi. Omar Bakri avait par ailleurs révélé avoir entraîné « plusieurs combattants » de différents pays, dont l’Allemagne et la France, depuis son retour au Liban.
L’ Orient Le Jour