Le groupe jihadistes qui dit agir en représailles à d’anciens incidents confessionnels en Égypte a exporté ses méthodes d’extrême brutalité en dehors des régions qu’il contrôle en Syrie et en Irak.
Les avions de combat égyptiens ont bombardé lundi des positions de l’État islamique (EI) en Libye quelques heures après la revendication par cette organisation jihadiste de la décapitation de 21 chrétiens coptes égyptiens.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait convoqué d’urgence dimanche soir le Conseil national de défense et juré de punir les « assassins » de la manière « adéquate ». , (l’acronyme en arabe de l’EI), lit-on dans un communiqué de l’armée. Les télévisions montraient le décollage d’avions de combat en pleine nuit, assurant qu’ils partaient pour la Libye voisine.
Ce ne serait pas la première fois que l’aviation militaire égyptienne intervient en Libye. Le 26 août 2014, les États-Unis avaient affirmé que l’Égypte et les Émirats Arabes unis avaient mené en Libye des frappes aériennes visant des milices islamistes pour les empêcher de contrôler l’aéroport de Tripoli. Le Caire avait dans un premier temps affirmé n’avoir mené aucune opération militaire en Libye, pour ensuite démentir toute implication « directe » dans ces raids.Avec les exécutions de chrétiens coptes égyptiens revendiquées dimanche soir par sa branche libyenne, l’organisation jihadiste démontre qu’elle a exporté ses méthodes d’extrême brutalité en dehors des régions qu’elle contrôle en Syrie et en Irak où elle multiplie les atrocités. Sur la vidéo diffusée sur internet, des hommes portant des combinaisons oranges, semblables à celles d’autres otages exécutés ces derniers mois en Syrie, sont alignés sur une plage les mains menottées dans le dos, avant que leurs bourreaux ne les décapitent au couteau.
Une incrustation au début de la vidéo situe la scène dans la province de Tripoli (« Wilayat Tarabulus » pour l’EI) et un autre message écrit explique que les victimes sont « des gens de la Croix fidèles à l’Église égyptienne ennemie ». Un homme habillé en treillis militaire s’exprime en anglais avec un couteau à la main alors que les autres bourreaux, un derrière chaque prisonnier, sont intégralement vêtus de noir et silencieux. Tous sont masqués. « Aujourd’hui, nous sommes au sud de Rome, sur la terre musulmane de la Libye (…) cette mer dans laquelle vous avez caché le corps du cheikh Oussama ben Laden, nous jurons devant Allah que nous allons la mêler à votre sang », assène-t-il.
En janvier, la branche libyenne de l’EI avait affirmé avoir kidnappé 21 coptes égyptiens et Le Caire avait confirmé que 20 de ses ressortissants avaient été enlevés en Libye voisine.
L’Orient Le Jour / AFP