USA : les suprémacistes blancs deux fois plus meurtriers que les djihadistes

Selon les chiffres officiels rapportés par le New York Times, 48 personnes ont été tuées par des extrémistes non-musulmans de droite, la récente tuerie de Charleston comprise, alors que 26 ont été tuées par des djihadistes autoproclamés. En 14 ans, 19 attaques racistes ont été perpétrées par des non-musulmans. Dans le même temps, les islamistes ont mené 7 attaques sur le sol américain.

La police consciente du danger

Si ces chiffres sont méconnus du grand public, la police a toutefois conscience de cette disparité. Selon le New York Times, 382 policiers ont été interrogés lors d’une enquête à travers tout le pays. Il leur a été demandé de classer les trois plus grandes menaces extrémistes dans leur juridiction. Environ 74 % des policiers ont placé les violences antigouvernementales en premier, tandis que 39 % ont d’abord parlé de violences « inspirée de la mouvance Al-Qaeda ».

« Les policiers sont donc conscients que la menace djihadiste n’est pas aussi importante que la menace des extrémistes de droite », a commenté le professeur Kurzman, auteur de l’étude.

Selon John G. Horgan, qui étudie le terrorisme à l’Université du Massachusetts, la population commence également à prendre conscience de cette réalité et se rend compte que la menace djihadiste a été exagérée aux États-Unis.

Des chiffres sous-estimés

Le classement des actes terroristes en différentes catégories reste subjectif, parce qu’il se base sur le jugement du ou des protagonistes. Ainsi, de nombreuses tueries perpétrées sans motif défini par la justice n’ont pas été reprises dans ces chiffres. Le New York Times relève le cas d’un garçon ayant tué trois de ses voisins musulmans et qui avait publié des critiques sur la religion sur internet, mais qui n’a pas été repris dans ce classement.

De même pour les attaques dont le motif idéologique n’a pas été clairement défini. Qu’en est-il de la tuerie d’Aurora dans un cinéma diffusant Batman en 2012 ayant fait 6 morts ? Toutes les attaques dont l’idéologie raciste n’a pas été clairement définie, mais qui ont coûté la vie à plus de personnes n’ont pas non plus été reprises dans le décompte officiel.

La présomption de maladie mentale

Les tentatives de meurtre perpétrées par des non-musulmans ne sont pas non plus reprises dans les chiffres officiels. Certains défenseurs des musulmans se plaignent d’ailleurs que lorsqu’une attaque est perpétrée par un non-musulman, les médias se penchent rapidement sur la question de la maladie mentale. Dans le cas contraire, il est souvent sous-entendu que lorsqu’un musulman est violent, c’est à cause de sa religion.

 

Le Vif.be

F. Achouri

Sociologue.

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