L’attaque, qui s’est déroulée samedi alors qu’avaient lieu les premières élections locales depuis 2009, a également fait de nombreux autres blessés, selon un représentant local de l’ONU.
Au moins 110 civils ont été tués, samedi 28 novembre, par des djihadistes présumés de Boko Haram dans un champ du nord-est du Nigeria, selon un bilan communiqué dimanche par l’ONU, ce qui en fait une des attaques les plus meurtrières dans cette région, en proie à une sanglante insurrection djihadiste.
« Le 28 novembre, en début d’après-midi, des hommes armés sont arrivés à moto et ont mené une attaque brutale sur des hommes et des femmes qui travaillaient dans des champs à Koshobe, a déclaré le coordinateur humanitaire de l’ONU au Nigeria, Edward Kallon. Au moins 110 civils ont été cruellement tués, et de nombreux autres blessés dans cette attaque. » Originellement évalué samedi à 43 morts, le bilan avait déjà été relevé à 70 victimes par les autorités locales, dimanche dans la matinée.
Cette attaque s’est produite dans une rizière située à moins de 10 kilomètres de Maiduguri, la capitale de l’Etat du Borno, au moment où se déroulaient, samedi, les premières élections locales organisées depuis le début de l’insurrection de Boko Haram dans cette région en 2009. « C’est sans aucun doute l’œuvre de Boko Haram qui opère dans la région et attaque fréquemment les agriculteurs », a estimé Babakura Kolo, le responsable d’un groupe d’autodéfense pro-gouvernemental, qui a participé à l’évacuation des victimes. Le communiqué de l’ONU, lui, ne mentionne pas pour sa part le groupe djihadiste.
22 agriculteurs tués en octobre
Les corps des victimes ont été transférés dans le village de Zabarmari, à 2 kilomètres de la rizière. Ils doivent être enterrés dans la journée de dimanche, a déclaré à l’Agence France-Presse un habitant, Mala Bunu, qui a pris part aux opérations de secours.
En octobre, les combattants de Boko Haram avaient égorgé 22 agriculteurs qui travaillaient dans des champs situés non loin de Maiduguri dans deux attaques séparées.
Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a « condamné »samedi soir « le meurtre de ces agriculteurs dévoués à leur travail par des terroristes », dans un communiqué. « Le pays entier est blessé par ces assassinats insensés », a-t-il ajouté.
Les attaques attribuées à Boko Haram et à la faction dissidente rivale Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) ciblent de plus en plus fréquemment des bûcherons, éleveurs et pêcheurs. Ils les accusent d’espionner et de transmettre des informations aux militaires et milices qui combattent les violences djihadistes dans la région.
Plus de 36 000 personnes ont été tuées dans des violences depuis le début de l’insurrection de Boko Haram en 2009 dans le nord-est du Nigeria, où plus de 2 millions de personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.
Le Monde / AFP