Les évêques de France ont voté samedi en faveur d’une « somme forfaitaire » destinée à la « reconnaissance de la souffrance » des victimes des prêtres pédocriminels lorsqu’elles étaient mineures, a annoncé à la presse Eric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des évêques de France (CEF). Les évêques ont voté « très largement », selon lui, ce dispositif dont le montant n’a toutefois pas été annoncé.
Les évêques, réunis à Lourdes (Hautes-Pyrénées), ont assuré ainsi reconnaître l’« agression subie », mais aussi le « silence, la négligence, l’indifférence, l’absence de réaction, de mauvaises décisions ou des dysfonctionnements au sein de l’Eglise », a-t-il dit, parlant de « manquements d’ordres divers au sein de l’Église ». Ce n’est « ni une indemnisation qui dépend de la justice de notre pays ou de la justice canonique, ni une réparation », a expliqué Eric de Moulins-Beaufort.
Montant définitif en avril prochain
Son montant sera proposé aux évêques lors de leur prochaine rencontre à Lourdes en avril prochain, tout comme le fonds de dotation spécifique, qui permettra de verser le forfait. Le versement interviendra donc à la suite de cette rencontre. Les victimes d’agressions concernées sont celles pour lesquelles les faits sont prescrits. Pour celles dont les dossiers judiciaires sont encore en cours, le versement interviendra après. « Chaque évêque prendra l’initiative de renouer avec les personnes victimes qu’il connaît » pour leur proposer ce forfait.
Le fonds de dotation sera alimenté par un financement « auprès des évêques, des prêtres coupables quand ils sont vivants, et des fidèles qui voudront bien venir nous aider », a-t-il souligné, « mais cela ne peut être qu’une démarche volontaire des fidèles », selon le président de la CEF.
AFP