Accusé d’antisémitisme, l’imam de Toulouse relaxé par la justice

Mohamed Tataiïat, qui était poursuivi pour « provocation à la haine raciale », a été relaxé, mardi 14 septembre, par le tribunal correctionnel de Toulouse.

Le parquet avait requis en juin dernier contre l’imam de la Grande Mosquée de Toulouse six mois de prison avec sursis pour avoir relayé en arabe un hadith qui inciterait les musulmans à tuer les juifs lors d’un prêche datant de décembre 2017.

« L’infraction n’est pas caractérisée », a signifié le tribunal, qui « ne retrouve pas dans les propos tenus par Mohammed Tataïat de volonté de provoquer à la haine ou à la discrimination ». « Les propos ont pu être tenus imprudemment mais pas dans une volonté de discriminer », a ajouté le président du tribunal, soulignant que rien dans le passé de l’imam en France ne démontre une quelconque velléité contre les juifs.

« Nous saluons l’indépendance d’esprit du tribunal qui a résisté à une tentative inédite de voir criminaliser le commentaire parfaitement licite d’un hadith par un imam respecté depuis des années », ont réagi auprès de l’AFP deux de ses avocats, William Bourdon et Vincent Brenghart. « Le débat public que souhaitent instaurer les autorités sur la responsabilisation des imams ne saurait conduire à leur ingérence dans le fait religieux s’agissant d’une expression publique qui, si elle peut faire débat, n’avait strictement rien de délictuel. »

Mise à jour mardi 21 septembre : Le parquet de Toulouse a décidé de faire appel de la relaxe. La représentante du parquet, avait réclamé six mois d’emprisonnement avec sursis à l’encontre de l’imam, estimant que « l’intention de la provocation à la haine apparaît caractérisée ».

 

Saphirnews

F. Achouri

Sociologue.

Nos services s'adressent notamment aux organisations publiques et privées désireuses de mieux comprendre leur environnement.

Articles recommandés