L’ambiance est plutôt à l’ambivalence chez nos frères et sœurs bulgares : si l’on dénote de très nombreuses conversions à l’islam parmi la communauté Rom du pays, on ne peut nier un climat général d’islamophobie et de violence en pleine expansion.
Un jeune homme de 28 ans, d’origine turque en a fait les frais. Il a été laissé pour mort dans la mosquée historique de Banya Bashi après s’être fait tabassé dans un incroyable déchaînement de violence par cinq à six hommes très certainement racistes. La victime est aujourd’hui dans le coma, souffrant de nombreuses blessures à la tête. Son pronostic vital est engagé.
On peut féliciter la mobilisation des forces de police de Sofia, qui ont assuré au mieux la sécurité aux abords de la mosquée, voie publique y compris. Pendant ce temps, le Grand Mufti de Bulgarie a exhorté sa communauté à une extrême prudence, leur recommandant de ne pas céder aux provocations : « Ces individus voulaient à l’origine pénétrer dans une pension de famille au cœur de Sofia, connue pour héberger des réfugiés, notamment en provenance de Syrie, mais ils n’ont pas réussi à mettre leur plan à exécution », a-t-il indiqué à la presse, le 11 novembre dernier. Ces dires confirment la crispation identitaire bulgare dans un contexte européen plus que tendu, et la haine à l’égard de réfugiés syriens qui risquent de devenir doublement victimes si le gouvernement ne prend aucune mesure.
Deux hommes auraient été depuis arrêtés, les autres courent toujours, mais c’est désormais toute la communauté musulmane de Bulgarie qui est traumatisée. En effet, le dernier génocide Européen en date, le génocide bosniaque qui était basé sur des revendications ethniques et religieuses anti-musulmanes, est dans tous les esprits moins de 20 ans après.
Source : Ajib.fr