Enième rebondissement dans l’affaire Baby-Loup. La cour d’appel de Paris a confirmé ce mercredi le licenciement de la salariée voilée de la crèche Baby-Loup, allant à l’encontre de la décision de la Cour de cassation en mars 2013.
Ce n’est pas vraiment une surprise puisque lors de l’audience du 17 octobre 2013, le premier président de la cour d’appel avait demandé à la cour de «résister» à la Cour de cassation dans cette affaire devenue emblématique dans le débat sur la laïcité.
La plaignante, salariée de la crèche Baby-Loup de Mantes-la-Jolie, avait décidé de porter le voile en 2008 mais la directrice s’y était opposée, arguant la «neutralité philosophique, politique et confessionnelle» inscrite au règlement intérieur depuis 1990. Licenciée, Fatima Afif a porté son affaire devant les prud’hommes de Mantes-la-Jolie (Yvelines) en novembre 2010, qui l’ont déboutée. Même décision devant la cour d’appel de Versailles en octobre 2011.
Plusieurs recours en perspective
Mais en mars 2013, dans un arrêt vivement attaqué à gauche comme à droite, la Cour de cassation avait estimé que «s’agissant d’une crèche privée», ce licenciement constituait «une discrimination en raison des convictions religieuses» de l’ex-salariée.
La saga judiciaire continue…
Il est «très probable» que Fatima Afif, la salariée voilée de la crèche Baby-Loup, décide de «faire un pourvoi» en Cassation de l’arrêt de la cour d’appel confirmant mercredi son licenciement, a déclaré à l’AFP son avocat, Me Michel Henry. Selon l’avocat, ce débat juridique devra désormais être tranché en séance plénière de la haute juridiction. Me Michel Henry a fustigé «cette espèce de populisme qu’exprime» une partie de la haute magistrature, ce «courant de pensée qui se sent atteint dans ses racines par la montée du fait religieux».
20 minutes/AFP