Mercredi 9 juillet, une journée de mobilisation et de soutien en faveur des chrétiens d’Irak, organisée par la communauté assyro-chaldéenne de Sarcelles (Val-d’Oise), a reçu le soutien de 27 députés.
Chrétiens d’orient La paroisse assyro-chaldéenne de Sarcelles (Val-d’Oise) organisait, mercredi 9 juillet, une journée de mobilisation en soutien aux chrétiens d’Irak. Après s’être rassemblés en début d’après-midi devant l’Assemblée nationale (photo), ils ont effectué une marche silencieuse dans les rues de Sarcelles. La veille, environ 200 personnes s’étaient rassemblées à Marseille pour une manifestation sur la Canebière.
Le but de cette mobilisation : attirer l’attention des pouvoirs publics et des médias sur le sort que subissent actuellement les chrétiens irakiens, confrontés à l’avancée dans le pays des djihadistes de l’État islamique en Irak et au Levant (EEIL).
« Les Assyro-Chaldéens de France et du monde entier redoutent une extermination des chrétiens d’Irak. Il s’agit purement et simplement d’un nettoyage ethnique », affirment les organisateurs de la manifestation dans un communiqué relayé sur le site de la Mission Chaldéenne en France. Le patriarche chaldéen, Mgr Louis Sako avait dénoncé dans La Croix quelques jours plus tôt « l’indifférence alarmante et (le) triste oubli de la part de la communauté internationale ».
27 députés soutiennent la mobilisation
À l’initiative de Véronique Besse, députée Divers droite de Vendée et coprésidente du groupe d’études sur les chrétiens d’Orient récemment créé à l’Assemblée nationale, 27 députés ont cosigné, mercredi 9 juillet, un message de soutien à la manifestation.
« La représentation nationale tient à témoigner aux minorités chrétiennes d’Orient que la France ne les oublie pas et honore sa mission historique de protection des chrétiens d’Orient », assurent les signataires. Ils estiment qu’« il est temps d’éveiller les esprits sur la situation tragique que ces derniers vivent actuellement. La France et le Gouvernement se doivent de réagir face aux violences et aux persécutions sans nom dont sont victimes ces populations. »
Que peut faire la France ?
Selon un collaborateur de Yannick Moreau, député de Vendée, qui a cosigné et relayé le message de soutien sur son site Internet, pour les députés signataires, « il ne s’agit pas que d’un vœu pieu ou d’une question orale au gouvernement. Ils ont vraiment la volonté de trouver une solution. » Cette solution pourrait-elle être une intervention militaire ? « C’est très compliqué, car en intervenant on déstabilise la région,estime-t-il Il ne faut pas réitérer ce qu’ont fait les Américains… »
« Les chrétiens d’Orient sont une minorité abandonnée »
Alain Marsaud, député UMP des Français de l’étranger en Afrique et au Moyen-Orient, porte un regard critique sur l’impuissance de la France. Il était présent personnellement dans la manifestation. « En termes de politique étrangère, si vous prenez l’exemple de la Syrie, nous avons choisi un camp, c’est le camp anti-Assad. Et il est très clair que les chrétiens syriens ne veulent pas voir disparaître Assad… Pour l’Irak, la politique anti-djihadiste française va plus dans le sens de la protection des chrétiens, mais je ne pense pas que nous ayons la capacité ni la volonté politique d’intervenir là-bas. Nous ne pouvons que faire des déclarations diplomatiques. »
Pour Alain Marsaud, le seul défenseur des chrétiens d’Orient est le président russe, Vladimir Poutine. « Je sais que ce n’est pas politiquement correct, mais il est le seul à s’engager pour leur protection, affirme-t-il. Il y a aussi la Pologne, qui intervient diplomatiquement comme elle le peut. » Quant aux États-Unis, il considère que « le sort des chrétiens n’intéresse pas l’Amérique », malgré les gestes de soutien de Barack Obama à l’armée irakienne. « Les chrétiens sont une minorité abandonnée », résume-t-il.
Enfin, le député se dit « dans l’attente d’un engagement très ferme du pape. Il s’est engagé très courageusement contre la mafia, j’aimerais qu’il en fasse autant pour les chrétiens d’Orient. » Pourtant, l’Église a largement manifesté son inquiétude à travers la Congrégation pour les Églises orientales…
La Croix