Des centaines de personnes ont manifesté dimanche devant l’ambassade d’Arabie saoudite à Téhéran alors que le guide suprême iranien exigeait de Ryad des excuses pour le drame de la Mecque qui a fait plus de 150 morts iraniens.
Encadrés par d’importantes forces de police plus nombreuses qu’eux, 300 à 400 manifestants ont scandé des slogans hostiles à la famille régnante des al-Saoud à Ryad, les qualifiant de traitres, a constaté un photographe de l’AFP.
Ils ont également lancé des tomates et des pastèques contre les murs de l’ambassade.
Dimanche matin, l’ayatollah Ali Khamenei avait déclaré que les dirigeants saoudiens, au lieu de renvoyer la balle, devraient présenter des excuses à la communauté islamique et aux familles endeuillées, accepter leur responsabilité dans ce terrible accident et remplir leurs obligations.
Le monde islamique a de nombreuses questions, la mort de plus de mille personnes dans cet accident n’est pas une petite affaire, a ajouté l’ayatollah Khamenei dont les déclarations ont été publiées sur son site.
Selon un bilan officiel fourni par l’Arabie saoudite, 769 pèlerins ont été tués et 934 blessés jeudi dans une bousculade sur le site de la lapidation des stèles à Mina près de La Mecque. Mais les responsables iraniens ont affirmé ces derniers jours que le bilan était bien plus lourd et approcherait les 2.000 morts.
Le président iranien Hassan Rohani a également critiqué l’Arabie saoudite pour son manque de coopération.
Malheureusement, Ryad ne fournit pas la coopération nécessaire pour enquêter sur la situation des disparus, transférer les corps des victimes et aider les blessés, a déclaré M. Rohani lors d’une rencontre avec le secrétaire général des Nations unies à New York Ban Ki-moon, selon le site de la télévision d’État iranienne.
Il a demandé aux Nations unies de rappeler au gouvernement saoudien ses devoirs.
Également à New York, le ministre des Affaires étrangères saoudien Adel Al-Jubeir avait estimé samedi que les Iraniens auraient mieux à faire que d’exploiter politiquement une tragédie qui a touché des gens qui observaient leurs rites religieux les plus sacrés.
Un nouveau bilan provisoire des victimes iraniennes, fait état de 155 morts, 48 blessés hospitalisés et 316 disparus, selon le président iranien de l’organisation du hajj, Saïd Ohadi, présent à La Mecque et interrogé par la télévision d’État. Le précédent bilan était de 144 morts et 323 disparus.
Une délégation iranienne dirigée par le ministre de la Culture, Ali Janati, n’avait toujours pas obtenu dimanche de visa de la part de l’Arabie saoudite pour participer notamment à la recherche des disparus.
Jeune Afrique