Plus de 150 invités musulmans et chrétiens du monde entier seront conviés au Caire, début décembre, pendant trois jours, pour réfuter les thèses de Daech et soutenir le dialogue islamo-chrétien.
Le grand imam d’Al-Azhar, principale institution de l’islam sunnite basée au Caire (Égypte), prépare une conférence islamo-chrétienne qui se tiendra du 3 au 5 décembre au Caire pour « contrer le discours extrémiste ».
« Les musulmans sont critiqués parce qu’ils ne s’expriment pas assez contre le terrorisme. La rencontre portera sur la littérature, le discours extrémistes », a expliqué mardi 4 novembre le secrétaire général du Comité pour le dialogue islamo-chrétien (au Liban), Mohammad Samak, de passage à Paris, mardi 4 novembre, pour un colloque sur « Le monde arabe en mouvement » organisé par la commission Paris-Beyrouth de l’Ordre des avocats.
Sunnites et chiites
Environ 150 personnes devraient être invitées : côté musulman, « tous les pays de l’Indonésie jusqu’au Maroc » devraient être représentés, et seront présents des responsables sunnites comme chiites. Côté chrétien, des responsables des Églises orientales, du Vatican et du Conseil œcuménique des Églises à Genève ont été conviés.
Le premier jour sera consacré à l’actualité et aux violences commises, au nom de l’islam, par les combattants de l’organisation Daech. « Nous ne nous contenterons pas de condamner. Nous expliquerons pourquoi et comment contrer le terrorisme en théologie musulmane », a indiqué Mohammad Samak.
État civil, citoyenneté et égalité des droits
Le deuxième jour, la conférence traitera des relations islamo-chrétiennes, « avec la participation des Églises orientales ». Et enfin, le dernier jour abordera les thèmes de « l’État civil » (expression utilisée dans le monde musulman comme synonyme d’État laïc), « de la citoyenneté et de l’égalité des droits », en s’inspirant des trois documents publiés en 2010 et 2011 par Al-Azhar dans le cadre de la Maison de la famille égyptienne.
Cette initiative fait suite à la lettre écrite fin septembre par plus de 120 savants musulmans du monde entier au calife auto-proclamé du prétendu État islamique, Abu Bakr Al Baghdadi. Initiée par le prince jordanien Ghazi bin Muhammad bin Talal, elle exposait, point par point, les fautes commises par le chef autoproclamé du « califat » au regard du droit et des sciences islamiques.
La Croix