Des Iraniennes dénoncent l’obligation de porter le voile islamique sur les réseaux sociaux.
Une trentaine de femmes ont été arrêtées en Iran, jeudi 1er février, pour avoir ôté leur voile en public afin de protester contre son port obligatoire depuis la révolution islamique de 1979, a annoncé la police de Téhéran dans un communiqué.
Depuis plusieurs semaines dans le pays, des dizaines de femmes suivent l’exemple de Vida Movahedi, 31 ans, arrêtée fin décembre puis libérée après un mois de détention. Elle était montée tête nue sur une armoire électrique, rue Enghelab (« Révolution » en persan) à Téhéran, en arborant son voile blanc au bout d’une perche.
La journaliste iranienne et militante des droits des femmes, Masih Alinejah réfugiée aux États-Unis a lancé sur Twitter #WhiteWednesdays et #MyStealthyFreedom, deux hashtags largement utilisés par les Iraniennes pour diffuser sur les réseaux sociaux les photos et vidéos de leurs gestes symboliques et politiques bravant l’interdit.
Un mouvement global contre le régime iranien ?
« Ces Iraniennes réagissent aux discriminations dont elles font l’objet depuis l’arrivée des mollahs au pouvoir », explique Simin Nouri, présidente de l’Association des Femmes iranienne en France, une organisation hostile au régime qui précise : « Il ne s’agit pas d’un mouvement en tant que tel mais d’actes individuels dispersés à Téhéran et dans d’autres villes. Cette protestation contre le port du voile rentre dans un mouvement de mécontentement général de la population civile face au régime. Comme on a pu le voir ces derniers jours, avec les nombreuses manifestations qui ont été organisées dans le pays contre l’accroissement du coût de la vie et le régime politique iranien. »
Les autorités de leur côté minimisent ces actions. Le procureur général de la République islamique, Mohammad Jafar Montazeri, a indiqué mercredi 31 janvier, que la remise en cause de l’obligation du voile dans l’espace public par quelques femmes était « puérile ». « Il s’agit d’une affaire insignifiante qui n’a rien de préoccupant », a-t-il ajouté.
Un code vestimentaire pour les Iraniennes
Depuis la création de la République islamique d’Iran, il y a moins de 40 ans, les femmes en Iran sont contraintes de se couvrir la tête et le corps d’un vêtement long et ample dans l’espace public.
Celles qui enfreignent cette loi risquent d’être poursuivies par la justice. D’après la clause 683 du code pénale d’Iran : « Les femmes qui apparaissent dans des lieux publics et sur les routes sans porter le hijab islamique seront condamnées de 10 jours à 2 mois de prison, et à payer une amende »
La Croix