C’est le cabinet de Gilles Devers, du nom de l’avocat au barreau de Lyon, qui a reçu le mandat des autorités judiciaires palestiniennes pour transmettre la plainte, d’une quarantaine de pages, à la procureure de la CPI, Fatou Bensouda. « Nous visons les actes dont nous constatons les effets depuis deux mois » et qui font suite au rapt puis à la mort des trois jeunes Israéliens dont le Hamas a été accusé. « Ce qu’on voit aujourd’hui, c’est qu’on est dans une logique de punition collective. Il y a eu d’abord de véritables rafles en Cisjordanie. Plus de 400 personnes ont été arrêtées dont des députés et des morts recensés. Puis, il y a eu l’opération militaire (à Gaza) avec son bilan lourd de civils », nous déclare Gilles Devers.
Juger des faits bafouant le droit international
Une plainte recevable sur déclaration ministérielle
Comme Israël, la Palestine n’a pas ratifié les statuts de Rome instituant la CPI. Quid de la recevabilité ? Une déclaration ministérielle, sur la base de la déclaration de compétence du 21 janvier 2009 du ministre de la Justice de Palestine, suffit, selon Me Devers. « Cette déclaration reste parfaitement valable, surtout que, depuis, la Palestine a été reconnue comme État, observateur non-membre de l’ONU. La qualité la Palestine comme État n’est pas contestable », précise-t-on dans un communiqué.
« L’État de Palestine, du fait de l’occupation miliaire, du blocus et de l’agression armée en cours, n’est pas en mesure d’exercer son pouvoir judiciaire », ce qui explique que les autorités judiciaires palestiniennes ont décidé de transférer cette fonction à la CPI, « la seule instance en mesure d’enquêter et de rendre justice au peuple palestinien ».
« Il faut lever le verrou des enquêtes non ouvertes et en finir avec des rapports qui ne servent à rien », conclut Me Devers. A l’heure où le bilan humain a dépassé la morbide barre des 800 morts à Gaza, la justice internationale est appelée d’urgence à se prononcer sur les agissements d’Israël : la balle est désormais dans le camp de la CPI.
Saphirnews