« Si une solution à deux États n’est pas bientôt entérinée, Israël risque de devenir un État d’apartheid ». Cet éclair de lucidité qui a frappé le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, et foudroyé la chimérique « seule démocratie du Proche-Orient » et sa légion de zélés propagandistes, a démasqué, vendredi, dans le cadre d’un colloque réunissant les hauts fonctionnaires des États-Unis, d’Europe, de Russie et du Japon, la vraie nature d’une « Terre promise » qui ne promet que de semer l’injustice et de moissonner le malheur à l’encontre du peuple palestinien.
La lumière aurait-elle enfin jailli au sommet de Washington et rejaillit sur une communauté internationale en l’éclairant sur la face sombre de l’ultra-sionisme au pouvoir, dont elle feint de ne pas voir la tyrannie, ni les innombrables violations du droit international ?
L’avenir le dira, et en attendant de savoir si le temps est venu de décerner des blâmes à Israël, et non plus les sempiternelles et insupportables primes à l’impunité, l’intervention de John Kerry est à marquer d’une pierre blanche puisque c’est la première fois qu’un responsable politique américain de son importance ose utiliser le vocable d’« Apartheid » pour qualifier une réalité israélienne par trop niée et passée sous silence.
Le coup de semonce du Secrétaire d’Etat américain, dont on se demande s’il fera l’effet du coup de tonnerre escompté, a critiqué vertement le gel préjudiciable des pourparlers de paix, alertant sur les risques de conflit qui pourraient en être démultipliés, ainsi que la politique implacable de colonisation menée par Israël, envers et contre tout, et notamment son projet de 14 000 nouveaux logements dans les colonies situées en Cisjordanie occupée.
Avertissement pour les uns, ou simple annonce pour les autres, John Kerry a également prévenu son auditoire qu’il pourrait prochainement dévoiler sa propre proposition de paix, en précisant sur un ton péremptoire qui sonne comme un ultimatum qu’elle « serait à prendre ou à laisser. »
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