Elle a ajouté que la population pourrait présenter ses condoléances pendant trois jours dans la Grande Mosquée, le plus grand lieu de culte sunnite du pays, en geste de solidarité avec la communauté chiite qui représente un tiers de la population.
Le ministère de l’intérieur a indiqué que 227 personnes avaient également été blessées dans l’attaque revendiquée par le groupe djihadiste État islamique (EI), l’une des pires à toucher le petit émirat pétrolier, et la première à y viser une mosquée. Le kamikaze a pris pour cible la mosquée Al-Imam Al-Sadeq pendant la prière hebdomadaire, au deuxième vendredi du mois sacré du ramadan.
« Allumer le feu de la haine »
Dans un communiqué, l’EI précise que le kamikaze, Abou Souleiman Al-Muwahed, a frappé « un temple des déviants [“rawafidh”] » — terme par lequel le groupe djihadiste désigne les musulmans chiites.
« En ce jour noir (…) le Koweït a été réveillé par un attentat dont le principal but est de menacer l’unité nationale et la structure sociale du pays », écrit le quotidien Al-Qabas. Le journal Al-Anbaa prête également au kamikaze la volonté « d’allumer le feu de la haine entre les Koweïtiens », tandis que le quotidien libéral Al-Jardia appelle à ne pas « tomber dans le piège des criminels qui cherchent à diviser notre société ».
L’émir, le gouvernement, le Parlement, les partis politiques et les dignitaires religieux avaient estimé dès vendredi que cette attaque visait à attiser les dissensions confessionnelles. Les autorités koweïtiennes ont arrêté plusieurs personnes soupçonnées d’être impliquées dans l’attentat suicide, dont le chauffeur de la voiture ayant conduit le kamikaze la mosquée, selon le ministère de l’intérieur, cité par l’agence officielle KUNA.
Les autorités ont également appréhendé le propriétaire de la maison où il se cachait, a ajouté le ministère, précisant que ce propriétaire, un Koweïtien, faisait la promotion d’une « idéologie fondamentaliste et déviante ». Le chauffeur, lui, a été présenté comme un « résident illégal » né en 1989 et appelé Abdulrahman Sabah Eidan Saud.
Le Monde.fr