La SNCF a été condamnée, lundi 21 septembre, pour discrimination envers environ 800 cheminots de nationalité ou d’origine marocaine, dits « chibanis » (cheveux blancs), a annoncé le conseil de prud’hommes de Paris.
Plus de 800 cheminots de nationalité ou d’origine marocaine, embauchés au début des années 1970 et quasiment tous à la retraite, avaient déposé des recours affirmant avoir été bloqués dans leur carrière et lésés à la retraite. Selon un conseiller prudhommal, la SNCF a été condamnée dans neuf dossiers sur dix.
L’avocate Clélie de Lesquen a salué de « très belles décisions ». La SNCF est condamnée pour « discrimination dans l’exécution du contrat de travail » et « dans les droits à la retraite », selon le jugement. La fourchette des dommages et intérêts va de « 150 000 à 230 000 euros », selon Abdelkader Bendali, professeur marocain au coté des plaignants. Ces derniers réclamaient chacun en moyenne 400 000 euros de dommages et intérêts.
Après avoir ouvert un premier jugement parmi les 800 cheminots, l’avocate s’est tournée vers les quelque 150 personnes présentes en relevant les poings. Le silence a laissé place aux applaudissements et quelques cris : « vive la République, vive la France, vive la justice ».
Embauchés comme contractuels, donc avec un CDI de droit privé, ces agents à la retraite, ou proches de l’être, ne relèvent pour la plupart pas du statut particulier des cheminots, plus avantageux, réservé aux ressortissants européens et aux jeunes embauchés.
Dans tous les cas, y compris pour les cheminots naturalisés ayant accédé au statut, ils affirment avoir été « cantonnés » aux plus bas niveaux de qualification et été lésés.