Près d’un manageur sur quatre est confronté régulièrement au sujet de la religion au travail (demandes d’absence pour une fête, port de signes religieux…), presque deux fois plus qu’un an auparavant, selon une étude rendue publique mardi.
Selon cette enquête de l’institut Randstad et de l’Observatoire du fait religieux en entreprise (OFRE), menée pour la troisième année, 23 % des manageurs déclarent rencontrer régulièrement, c’est-à-dire de façon quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle, le fait religieux dans l’entreprise. Ils n’étaient que 12 % dans ce cas en 2014.
Selon les auteurs de l’enquête, ce résultat peut traduire une « banalisation » de ces sujets, les salariés hésitant moins à faire des demandes à leur hiérarchie en lien avec leurs croyances ou pratiques religieuses. Au global, un manageur sur deux a déjà été confronté au moins une fois à la question.
Ni conflits ni blocages
Les sujets les plus fréquents sont les demandes d’absence pour une fête religieuse (19 %), le port de signes religieux (croix, kippa, foulard, turban…), rencontré par 17 % des personnes interrogées, et les demandes d’aménagement d’horaires (12 %).
Plus rarement surgissent des demandes de prières pendant les pauses ou, plus problématiques, des demandes de prières pendant le temps de travail, le refus de travailler avec une femme ou le prosélytisme. Dans l’ensemble, le contexte reste apaisé, notent les auteurs de l’étude, puisque 94 % des cas rencontrés n’entraînent ni conflit ni blocage.
Les raisons qui rendent certains cas plus difficiles à gérer sont d’abord les menaces d’accusation de racisme ou de discrimination et la remise en cause de la légitimité de l’entreprise ou du manageur à contraindre la pratique religieuse. L’enquête a été réalisée à partir d’un questionnaire en ligne rempli entre février et mars par 1 296 salariés, exerçant pour l’essentiel (93 %) des fonctions d’encadrement.
Le Monde.fr